Annoncée depuis le 9 septembre 2023, ils l’ont finalement fait deux jours après. Plus de 24 heures après avoir saisi le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mints), les syndicalistes planent encore dans le vide institutionnel. «Nous n’avons pas encore reçu un retour à notre convocation déposée depuis le 11 septembre au ministère du Travail. Aucune réponse jusqu’ici.
Néanmoins, nous avons prévu un point de presse lundi prochain pour communiquer sur nos attentes face à la presse», affirme l’un des portes-paroles de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (Ugtc), joint au téléphone. En effet, lundi 11 septembre 2023, l’Ugtc a adressé une convocation de la Commission nationale consultative du travail (Cnct) au Mintss. Question d’échanger avec les membres du gouvernement sur les problématiques qui retiennent les travailleurs en éveil depuis quelques jours déjà. Mais depuis lors, la doléance du syndicat ne semble pas faire bon vent au ministère.
Entre impasse et longue attente, tout est parti pour durer plus longtemps que prévu. Dans cette correspondance adressée au ministre du Travail et de la Sécurité sociale, l’Ugtc attend du membre du gouvernement son avis sur l’augmentation des allocations familiales de 2 800F à 4 500 Fcfa, l’augmentation de la pension retraite de 5,2%, l’imposition de la pension retraite et les rentes viagères par la Direction générale des Impôts (DGI) et l’échange sur l’article 125 de la Résolution N°123 de la Cipres de février 2005, fixant le taux de pension à 40% pour les 15 premières années de cotisation, et à 2% pour chaque année supplémentaire. Ceci «afin d’éviter les manifestations à venir», peuton lire dès l’entame du document.
Si la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) a obtenu du ministère des Finances le report de la collecte des impôts sur les pensions retraite et a ainsi échappé à un redressement de 25,6 milliards de Fcfa, la sortie de Louis Paul Motaze du 6 septembre dernier ne remet pas en cause l’imposition des pensions retraite, qui est vivement contestée par l’Ugtc et d’autres syndicats de travailleurs et retraités. L’imposition des pensions et rente viagères par exemple, pourtant prescrite par le Code général des impôts est en porte-à-faux avec l’article 40 de l’Ordonnance du 22 mai 1973 portant Organisation de la prévoyance sociale au Cameroun.
Cette ordonnance stipule d’ailleurs qu’en raison des activités qu’elle exerce, la Caisse nationale de prévoyance sociale est exemptée de tous impôts et de tous droits de timbre et d’enregistrement. Mais les travailleurs restent exposés aux impôts sur les pensions retraites.