Grève désamorcée au syndicats des transporteurs routiers

Le ministre du transport au milieu

Sun, 10 Oct 2021 Source: Le Soir N ° 1212

Le mot d’ordre de grève prévu pour ce 11 octobre a été levé. Le ministre des Transports, tutelle technique de ce secteur d’activités, a reçu les transporteurs le 7 Octobre dernier dans le but d’engager avec eux une discussion probe et sincère. A l’issue de ces pourparlers, tous les griefs ont été assainis.

Pour des entorses liées au meilleur exercice de leur profession, les syndicats des transporteurs routiers ont saisi le premier ministre pour statuer sur 7 points essentiels. Sur très haute instruction du chef du gouvernement, le ministre des Transports a reçu en concertation les acteurs du secteur des transports dans la perspective de régler des problèmes dévolus à leur métier et dont des entraves sont constatées. Ont pris part au conclave tenu dans la salle de conférence, outre les collaborateurs du ministre, des responsables d’autres administrations dont particulièrement des finances.

En effet, les griefs, objets de la tenue de cette assise s’articulaient autour de l’application des conventions bilatérales dans tous leurs aspects; le paiement de la solde dû aux transporteurs dans le cadre du transport des marchandises; la cessation du transport engagé par les Russes; la libération sans condition de l’agent du BGFT détenu à Limbé; l’établissement du contrat type de transport de transport des produits pétroliers; l’interdiction du phénomène des sous-traitances dans le transport de marchandises en transit et l’érection des transporteurs en collecteurs Tva par la Dgi.

Pour donner un caractère privilégié à ces revendications, le ministre des transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehe a d’entrée de jeu, restitué les inquiétudes dans leur contexte, avant de donner la parole à tous ces acteurs pour faire la lumière sur la situation. Bien avant cette phase, il s’est agi tout d’abord de rappeler les résolutions et recommandations prises lors des précédentes assises et qui devraient rentrer dans sa phase d’implémentation.

Ces résolutions et recommandations s’articulaient autour de l’application effective des prix du transport de marchandises soit 3 300 000 Fcfa pour les marchandises à destination de Douala-Ndjamena et 3 350 000 Fcfa pour les marchandises à destination Douala-Bangui ; la lutte contre l’immixtion des intermédiaires dans la conclusion des contrats de transport ; la délivrance de la Lettre de Voiture Internationale sous présentation d’un bon de chargement ou d’un bon de commande sur lesquels figure le prix du transport. Pour mieux le faire comprendre, le Mint dans son allocution a souligné que : «j’ai transmis au BGFT les recommandations que vous, collectifs de transporteurs et transitaires, aviez formulées au cours de la réunion présidée le 10 janvier 2020 par mon collègue, le ministre du Commerce. Il s’agissait de délivrer les Lettres de voitures Internationales aux seuls transporteurs détenteurs d’un agrément CEMAC ; afficher sur le bon de chargement ou le bon de commande, le prix du transport convenu entre le bailleur de fret et le transporteur ; inclure le prix du transport sur chaque titre de transit en collaboration avec la Direction générale de la Douane».

Vu ces recommandations, le constat du ministre s’est révélé on ne peut plus clair. Les choses n’avancent pas comme il se doit. «Je constate que ces problématiques demeurent, car nous voici encore réunis aujourd’hui. Et cette fois, ça ne concerne pas seulement les transporteurs, mais aussi les responsables du collectif des transporteurs. Il va sans dire que lorsque nous vous accompagnons dans la recherche des solutions aux problèmes qui minent votre secteur d’activité, et quand bien même, vous trouvez des solutions appropriées à ces problèmes que nous actons par la suite, des désaccords ou griefs naissent toujours dans vos rangs. Ce qui m’amène à poser une seule question, celle de la réelle représentativité, aux réunions, de vos différents adhérents en ce qui concerne le transport routier des marchandises en hinterland». A indiqué le ministre, pour planter le décor afin de permettre aux uns et aux autres de poser les problèmes de fond dans la perspective que le débrayage annoncé pour ce 11 Octobre puisse véritablement trouver des résolutions fortes à cet effet.

Pour mettre les syndicalistes devant les faits qui ont provoqués la tenue de cette réunion, le ministre articulera : «A l’issue de votre de correspondance du 02 octobre 2021 relative à l’annonce de débrayage, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, m’a instruit de convoquer cette assise à l’effet d’examiner une fois de plus les préoccupations y évoquées. Par ailleurs, j’ai enregistré de nombreuses plaintes qu’il conviendrait également d’examiner minutieusement au cours de la présente séance». 7 heures d’échanges fructueux Houleuses, mais constructives, les différentes prises de paroles auront permis à chaque représentation syndicale de mieux s’exprimer, de poser les problèmes au-delà de ceux consignés dans la correspondance adressée au premier ministre chef du gouvernement. L’on a ainsi entendu au-delà des syndicalistes, les transitaires et bien d’autres acteurs qui ont apporté, chacun à son niveau, une pierre à l’édification du secteur des transports. Pendant 7 heures d’horloge, tout a été dit. Les griefs ont été assainis, des résolutions ont été prises et les différents responsables ont levé le mot d’ordre de grève.

Après 7 heures d’échanges, les résolutions suivantes ont été prises : le respect des conventions bilatérales dans tous leurs aspects; la création d’un Comité chargé de veiller au respect desdites conventions, au paiement du solde dû aux transporteurs dans le cadre du transport des marchandises russes, au rapprochement du Bgft et des transitaires pour la libération de l’agent du Bgft détenu. Ledit comité pourra ainsi permettre de lutter contre la corruption dans ce secteur d’activités et en prélude à la Can Total Energies 2021, d’assurer la sécurité sur nos routes.

Source: Le Soir N ° 1212