Grève des enseignants : Paul Biya décidé à mettre un terme définitif à la crise

Une lueur d'espoir se dessine enfin

Sat, 2 Apr 2022 Source: Le Messager N° 5968

La rencontre entre la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, et les syndicats et collectifs des enseignants, le mercredi 30 mars, suscite de grands espoirs d’une reprise effective des cours dans les établissements scolaires.

Au lycée de Mbandjock, dans le département de la Haute-Sanaga, des élèves en uniforme jouent dans la cour à la mi- journée, ce jeudi. Plusieurs salles de classe dans cet établissement d’enseignement secondaire sont vides. Les enseignants sont bel et bien présents au sein de l’établisse- ment mais refusent de dispenser la moindre leçon. En effet, à l’appel du col- lectif constitué au nom de « On a trop sup- porté » (OTS), les enseignants du secon- daire sont en grève, depuis le 21 février. Mercredi, un groupe de responsables des syndicats et collectifs des enseignants, ont appelé à la reprise des cours, à l’issue d’une rencontre avecPauline Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secon- daires (Minesec). Selon un document signé par ces représentants des grévistes à l’issue de la concertation, les échanges ont porté sur « l’évaluation de l’implémenta- tion des instructions du chef de l’État », dans l’optique de répondre aux revendica- tions des enseignants. Il a également été question, d’après le document dont nous avons pu obtenir copie, de définir des stratégies de suivi desdites instructions présidentielles. Des « propositions », ont été élaborées au sortir de la concertation par les collectifs d'enseignants, permettant théoriquement de rassurer les enseignants de l’implémentation effective des instructions du président de la République, garantir la reprise effective des enseignements et assurer le bon déroulement des examens de l’année en cours. Les responsables des syndicats et collectifs des enseignants espèrent que cette rencontre avec le membre du gouvernement, permettront de sortir définitivement de la crise dans laquelle l’école camerounaise est plongée.



Éviter « l’année blanche »



Du côté des autorités des Enseignements secondaires, l’on se félicite de la reprise progressive des cours, même si l’on reconnaît que la grève n’a pas été suspendue dans de nombreux établissements scolaires. L’on se réjouit également de l’effectivité progressive des « instructions » du président de la République. D’ailleurs, renseigne-t-on, à ce jour, « 20448 enseignants ont perçu leurs salaires entiers ; plus de 5000 enseignants ont bénéficié du non logement ; 1665 ont reçu leur premier salaire ;750 ont reçu les allocations familiales ;1056 bénéficient désormais de leur prime de sujétion ». Les détails et les listes des bénéficiaires, apprend-on, seront publiés dans les prochains jours. Une avancée saluée par les représentants des grévistes qui proposent la mise sur pied d’une caravane mixte et inclusive, en vue de sensibiliser leurs collègues sur le bien-fondé de la reprise des activités scolaires. Il faut dire qu’après plus de quatre semaines de grève, l’enjeu de la reprise des enseignements reste le sauvetage de l’année scolaire et assurer un bon déroulement des examens de la session 2022.« Nous allons tout faire pour éviter “l’année blanche” », promet un proche de la ministre Nalova Lyonga.«Le président de la République a donné des instructions qui sont en train d’être mises en œuvre par le gouvernement, je pense qu’il est important de modérer le mouvement, raison pour laquelle nous militons pour la reprise des cours », insiste Anyou Elanga, enseignant et membre du mouvement OTS.

Source: Le Messager N° 5968