Grève des enseignants : à la place de Biya, voici ce qu'aurait fait Ahmadou Ahidjo

« Je suis Paul Biya et le président Ahidjo m’a chargé de vous recevoir »

Fri, 3 Jun 2022 Source: www.camerounweb.com

• Les enseignants camerounais ont des revendications

• Elles ne sont pas satisfaites

• Il y a des années en arrière, les enseignants ne manquaient de rien



Le journaliste et éditorialiste Henry-Paul Diabate Manden a écrit et publié une tribune dans laquelle il se rappelle les bons traitements jadis réservés aux enseignants : « Lorsque l’administration publique n’était pas encore Porty Potta et savait donner de la valeur à l’enseignant ».

En juin 1970, Alors que toute la ville de Douala de concert avec la communauté éducative, s’apprêtait comme il était de coutume, à rendre une fête d’adieu à l’occasion de la retraite publique de l’un des premiers enseignants camerounais de l’histoire, le Patriarche Sam Mbillè, voici qu’une estafette dépêchée par le préfet du Félix Sabal Lecco, trouble les esprits.

L’on apprend que le président Ahmadou Ahidjo a convoqué le patriarche Sam Mbillè à Yaoundé, toutes affaires cessantes. Connaissant la terreur politique de l’époque, l’on imagine le pire. Les gens se perdent en conjectures.

Tout le monde savait que le patriarche Sam Mbillè ne se mêlait pas de la querelle politique, mais peut-être, raconte-on, qu’en cachette il cultivait sûrement des relations avec les Nationalistes honnis par le régime du « Grand Camarade ». De son lieu de résidence à Deido jusqu’à la gare de New Bell, c’est une foule immense qui l’accompagne pour ce qui sont certainement ses dernières heures de liberté avant l’enfer du gnouf à Tcholliré, Mantoum ou Yoko.

A l’arrivée du train, le Patriarche Sam Mbillè est cueilli par les hommes de la Dirdoc de Jean Fochive qui sont chargés de le conduire au Palais présidentiel situé à l’époque au niveau du centre administratif. A leur vue, le patriarche comprend que c’est la fin des haricots.

Surprise. Au lieu de la chambre à la balançoire tant redoutée par les rescapés des mains de la Dirdoc, c’est un jeune homme jovial aux manières raffinées qui l’accueille sur le parvis du palais présidentiel et qui de sa voix douce lui dit : « Je suis Paul Biya, ministre secrétaire général de la présidence de la République fédérale et le président Ahidjo m’a chargé de vous recevoir ».

Pendant que le patriarche retrouve de sa superbe dans un café et des petits fours, le SGPRC lui annonce que le « chef de l’Etat vous remercie de votre immense contribution à l’édification de la jeunesse camerounaise et pour cela a décidé de prendre en charge tous les frais de la cérémonie d’adieu ». Avant de lui remettre une grosse enveloppe barrée de l’inscription Merci…

Le retour à Douala est incroyable. Tout le monde est à la gare de New Bell pour accueillir le patriarche Sam Mbillè à qui une fête inénarrable sera organisée à la Salle des fête d’Akwa pour son départ à la retraite avec au casting musical Manu Dibango et surtout Eboa lotin qui joue pour la première fois sur une scène au Cameroun « Matumba Matumba ».

Matumba matumba ma mboa mese ma yoki jokane longe

Nde ekip’a Ngando e wani muñenge o Bonambela

Mun mwa o mwe pe tobo tobo tobo e tobo todo

O di nde ekalago!

Matumba ma wase mese ma yoki jokane longe

Nde ekip’a Caïman e wani yoma makossa mundi

Man mao me pe tobo tobo tobo e tobo todo

To di songele bito di banjise ponj’a belam e

Lo bi na to nika ekip’a ngando e kolo panga

Ye pe ngigna bwanga yo wo

Ololo Ololo Ololo Ololo Ololo Ololo Ololo Ololo

C’est vendredi, faites l’amour et croyez à la vie.

Source: www.camerounweb.com