• La grève des enseignants n’a pas encore livré son verdict final
• De nouvelles stratégies sont annoncées par les enseignants grévistes
• Une importante lettre vient d’atterrir sur la table de Paul Biya
Décidément, les grévistes sont armés et ne comptent pas baisser de sitôt leur voix.
Des stratégies sont multipliées pour se faire entendre. Les enseignants vacataires, potentiels grévistes, viennent d’envoyer une importante lettre sur la table de Paul Biya.
Ils évoquent la réclamation d’un statut particulier pour les enseignants vacataires des lycées et collèges du Cameroun.
Camerounweb vous propose le contenu de la lettre.
“Excellence Monsieur le Président
Au nom de tous les enseignants vacataires du Cameroun, nous avons l’honneur de solliciter votre haute bienveillance de bien vouloir nous accorder une suite favorable concernant les revendications suivantes.
•
Etablir un contrat ou un formulaire de travail présentant les clauses (droits et devoirs du vacataire) à remplir conjointement entre le vacataire et l’administration qui l’emploie ;
•
Règlementer le paiement de nos salaires au moins à 150 000 F sur une période de 12 mois au lieu de 15 000 à 50 000 sur une période de 8 ou 9 mois comme c’est le cas ; • Un système de contractualisation automatique des enseignants vacataires après cinq ans sur le terrain afin de nous garantir un emploi stable ;
•
La mise sur pied d’une division chargée des enseignants vacataires au MINESEC, afin de gérer leurs problèmes et carrières ;
•Un arrêté sur l’affiliation et la contribution de la sécurité sociale pour les vacataires par les établissements dès le recrutement ;
Une mise à disposition des vacataires de prime de documentation, d’allocation familiale… par les établissements dès le recrutement…
En effet, Votre Excellence, nous sommes pour la plupart des diplômés de l’enseignement supérieur et des instituteurs. Nous exerçons dans les lycées et collèges publics et privés au Cameroun, sans statut véritable.
Nous sommes les enseignants à part entière, dont le seul tort est de n’avoir pas intégré la fonction publique.
Nous recevons un salaire extrêmement bas et nous ne jouissons d'aucun statut particulier pouvant réglementer notre activité au sein d'un corps éducatif pourtant bien structuré. Ni le Décret N° 2000-359 du 05 Décembre 2000 Portant statut particulier des fonctionnaires des corps de l’Education nationale, ni la Loi n°98/004 du 4 avril 1998 d’orientation de l’éducation au Cameroun et encore moins la Circulaire N° 07/08/MINESEC/CAB du 25 Février 2008 fixant les modalités de fonctionnement des APEE ne garantit aucun statut favorable aux enseignants vacataires.
Cependant, la loi N° 92-007 du 14 août 1992 portant sur le code du travail camerounais stipule dans son article 61 alinéa 2 que : « A conditions égales de travail, d’aptitude professionnelle, le salaire est égal pour tous les travailleurs, quels que soient leur origine, leur sexe, leur âge, leur statut et leur confession religieuse ». Quel résultat doit- on attendre d'un enseignant qui travaille dans la contrainte, avec la pression, l'esprit brouillé et le ventre vide ? ON N’EN PEUT PLUS car on a assez souffert ainsi.
Votre Excellence, sachez que nous serons obligés d’enterrer la craie si aucune mesure favorable n’est prise à notre égard. Mais nous n’allons pas en arriver là car nous savons compter sur votre diligence dans la prise en charge de nos revendications.
Dans l’espoir que vous allez vous pencher sérieusement sur nos doléances, veuillez, Votre Excellence, agréer nos salutations les plus respectueuses.
Les représentants du Collectif”