Grève des enseignants: situation tendue à Yaoundé

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Mon, 27 Mar 2017 Source: CameroonWeb

Situation très tendue devant le ministère des Finances à Yaoundé. Ce lundi, des enseignants mécontents et en colère ont pris d’assaut les locaux de ce ministère pour faire entendre leur ras-le-bol.

Ils se plaignent de n’avoir pas reçu plusieurs mois de salaire. Ils sont munis, pour la plupart d’entre eux, de banderoles, d’affiches et de pancartes avec des slogans tels que : « 60 mois sans salaire : où est mon argent », « nous n’irons pas à l’école sans nos salaires ».

Très vite, un imposant dispositif sécuritaire a été déployé. Les enseignants se sont vus encerclés par les forces de l’ordre. D'après nos indiscrétions, il s'agit des brigades de gendarmerie de Nlongkak, Nkomo et Kondengui. Il n’est pas encore déterminé si des arrestations ont eu lieu. Mais les policiers munis de matraques continuent de surveiller.

Le ministre du travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona, tente de dédramatiser la situation en publiant un communiqué dans lequel il demande à rencontrer les leaders du collectif des enseignants indignés afin d’essayer de trouver un compromis.

Une autre rencontre avec le ministre des enseignements secondaires est prévue pour 14 heures.

Pour l'heure, Alamine Ousmane Mey, le ministre des Finances, est en discussion avec les leaders de la contestation dans son bureau.

Ces enseignants sont déterminés à se battre pour l’amélioration de leur condition de travail. Ils éreintent le ministre des enseignements secondaires et estiment qu’il les a laissés sur leur soif.





Voici le communiqué que le collectif des enseignants indignés avait adressé au ministère des Enseignements secondaires (MINESEC) et à celui de de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA), et des Finances (MINFI).

«Nous maintenons notre DÉCISION FERME d'entrer en GRÈVE ILLIMITÉE à partir du LUNDI 27 MARS 2017, tout en tachant d'y apporter des raisons humaines et légales. Nous maintenons ce mot d'ordre de grève, car notre cher MINESEC nous a laissés sur notre soif. NOUS VOULONS DU CONCRET. Malheureusement, ce concret-là, ce n'est pas le MINESEC qui peut nous l'apporter: CE N'EST PAS LE MINESEC QUI PAIE, MAIS PLUTÔT LE MINFI ET SON ÉTAT-MAJOR DE TRÉSOR», arguent-ils.



Et pour montrer leur détermination à manifester, l’autre point à l’ordre du jour de cette réunion portait sur l'ajustement de l'organisation de la manifestation du 27 mars prochain. «Nous avons insisté sur des éléments tels que: l'itinéraire de la marche et les lieux cibles pour les Sit-in; le port de la TOGE pour une visibilité sans faille des manifestants; les dispositions pour l'hébergement de certains collègues qui partiront de loin et qui n'ont pas de famille à Yaoundé», indique le rapport.

Selon le collectifs des enseignants indignés, le MINFI (à qui le MINESEC dit avoir côté le dossier), qui est muet jusqu'à ce jour, fera une mascarade à la fin du mois de mars 2017, en payant des salaires et rappels à une poignée de collègues. «Sachez que c'est une stratégie pour torpiller nos revendications».



Pour ces seigneurs de la craie, avec ou sans programmation, il y aura grève, car:

«a) Nous nous battons pour le paiement des salaires, arriérés à l'appui, de tous les 19 000 professeurs. 19 862 est le chiffre communiqué par le MINESEC. Et nous savons qu'il y a eu moins de 1000 paiements entre novembre 2016 et février 2017.

b) Nous nous battons pour le paiement des rappels en arriérés de salaires aux fameux 5429 professeurs programmés en octobre 2016.

c) Nous nous battons pour le paiement de TOUTES les instances de non-logement, tel qu'indiqué par le MINESEC (501), et autres;

d) Nous nous battons pour la suppression des 2/3. Payez le salaire COMPLET aux professeurs. 2/3 aujourd'hui, 1/3 demain...ça c'est de "L'ARGENT DE TAXI" !

e) Nous nous battons pour l'automatisation du système d'inclusion des primes dans ANTILOPE. Arrêtez de nous demander des dossiers. Vous avez déjà des informations sur nous dès notre admission aux ENS/ENSET!

f) Nous battons pour la mise en exécution des dispositions du Décret 2012/079 du 09 mars 2012, portant régime de la déconcentration de la gestion des personnels de l'État et de la solde.

Il est plus qu'urgent que ces problèmes structurels soient résolus. Ils sont à l'origine de notre misère.

Alors, Collègues, que le MINFI ne s'avise pas à nous flatter avec le paiement des salaires à une POIGNÉE. Que le gouvernement s'organise et résout TOUS LES PROBLÈMES ci-dessus. Le 27 mars, c'est demain en tout cas.

Stop à la clochardisation de l'Enseignant!».


Source: CameroonWeb
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