Grève des médecins: la menace d’un boycott

Doctor File Doctor Photo d'illustration

Sun, 16 Apr 2017 Source: camernews.com

Le ministre de la santé publique appelle tous les médecins à ne pas observer le mot d’ordre de grève lancé par le syndicat des médecins du Cameroun, s’appuyant sur l’illégalité de cette organisation.

André MAMA FOUDA invite tous les médecins à vaquer sereinement à leurs occupations avec le rendement attendu le 17 avril 2017, la date retenue par le SYMEC pour la tenue de la grève des médecins sur l’étendue du territoire Camerounais.

Les motifs de cette déclaration du Ministre sont clairement évoqués entre les lignes d’un communiqué qu’il a rendu public ce 13 avril 2017, « le Syndicat des Médecins du Cameroun (SYMEC) qui appelle à la grève tous les médecins sur l’étendue du territoire dès le 17 avril 2017, n’est pas pour le moment reconnue comme ayant une existence juridique au sens de la loi du 18 novembre 1968 relative au associations et aux syndicats professionnels non régis par le code du travail » peut-on lire dans la note, et il est précisé que la cessation d’activité, si elle est observée, vaudra à cette nouvelle organisation d’être sanctionnée « pour non

respect de la loi et agissement contraire a l’éthique et à la déontologie de la médecine ».

Si les différents communiqués annonçant cette grève des médecins portaient conjointement les signatures du président et du secrétaire général du SYMEC, qui se trouvent être illégal, les raisons de cette grèves ne concernent pas tant les membres de cette association seulement car « la mise en place dans un délai court d’une assurance maladie de base à couverture universelle, c’est-à-dire sans catégorisation et pas au rabais, pour améliorer l’offre en soins et permettre l’accès égalitaire au soin à tous les Camerounais de toutes les couches sociales, la revalorisation salariale des médecins du sous-secteur public et le versement direct des subventions de l’Etat aux médecins du sous-secteur privé sous forme de primes mensuelles, la suspension des affectations des médecins sans salaire et la mise en place d’une procédure accélérée de traitement de leurs dossiers d’intégration » sont entre autres doléances que formulent unanimement les Hommes en blouse, à voir l’intérêt qu’ils y ont porté jusqu’ici.

Mais il est loisible de constater qu’on n’est pas prêt de l’accalmie étant donné que dans le Communiqué du 08 avril dernier l’organisation a dénoncé l’attitude d’un gouvernement qui ne semble pas prendre ces revendications (déjà répertoriées dans le préavis de grève publié par le SYMEC, le 14 février 2017) au sérieux, d’où la confirmation de l’observance du mot d’ordre de grève du 17 au 19 avril, du 15 au 17 mai et du 12 au 14 juin ; de manière incisive les médecins indignés avaient laissé entendre que « Si rien n’est fait jusque-là pour satisfaire les exigences de ses membres, le SYMEC prévoit de mener une grève illimitée à partir du 17 juillet 2017. »

A l’évidence, ce communiqué d’André MAMA FOUDA qui survient à quatre jours de la date annoncée par le SYMEC et ne proposant aucune solution aux médecins indignés, n’a rien pour arranger cette situation qui promet désormais des étincelles.

Source: camernews.com