Les délégués du personnel suspendus depuis 11 mois sont en grève de la faim depuis mardi dernier.
Jusqu’à hier, 15 février, les délégués du personnel de la Communauté urbaine de Douala (Cud) ayant entamé une grève de la faim la veille étaient toujours couchés à l’entrée des services de l’institution, sur des matelas.
Sur des pancartes, on pouvait lire : « 11 mois de suspension et sans salaires c’est trop d’abus, nos enfants ne sont pas à l’école, nous n’avons pas de soins de santé, nous sommes réduits à l’indigence et à la mendicité, nous demandons notre réintégration conformément aux dispositions de l’article 130 alinéas 4 du code du Travail ».
Samuel Sosso, gréviste, délégué du personnel du 2e collège, explique : « Le personnel n’est pas couvert alors que dans le contrat de travail, il est prévu la prise en charge de l’employé et de sa famille. Le dossier a été porté au niveau de la Présidence, de la Primature, du gouverneur du Littoral et même du préfet du Wouri.
Il poursuit : « La demande de notre réintégration après l’annulation de la décision de licenciement par le ministre du Travail de la Sécurité sociale est restée lettre morte.»
D’après Patrice Raymond Owona Ngandi, chef de brigade d’Inspection à la délégation régionale du ministère du Travail et de la Sécurité sociale pour le Littoral, l’affaire n’est plus à leur niveau, après l’enquête et le rapport motivé adressé à la hiérarchie pour avis des inspecteurs.
Ces derniers n’ont pas cru devoir autoriser le licenciement des délégués du personnel de la Cud, la sanction étant jugée disproportionnée par rapport à ce qui leur était reproché, a expliqué le technicien.
Le délégué du gouvernement avait alors saisi le ministre du Travail pour qu’il revoie la décision. Le Mintss a confirmé la décision des inspecteurs. A savoir que les délégués ne pouvaient pas être licenciées. La Cud a saisi le tribunal administratif.
Face à la presse ce 14 février, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, Fritz Ntonè Ntonè, a indiqué que l’exécutif a désormais les yeux tournés vers le tribunal. Il a déploré les méthodes utilisées par les grévistes dès le mois de mars 2017, lorsque le préavis de grève avait été lancé.
Le délégué du gouvernement a déclaré que les délégués n’ont pas respecté la réglementation, ni accepté les solutions proposées. Aux dernières nouvelles, deux grévistes ont été conduits à l’hôpital hier.