Les révélations exclusives de Jeune Afrique dévoilent une crise profonde dans les relations entre les élites nordistes et le pouvoir central, remettant en cause 40 ans d'alliance politique.
Une rupture historique se dessine dans le septentrion camerounais. Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, le pacte traditionnel entre les élites du Grand Nord et le pouvoir de Yaoundé traverse sa plus grave crise depuis l'indépendance, ouvrant la voie à des recompositions politiques majeures à l'approche de la présidentielle.
Les investigations de Jeune Afrique révèlent que la contestation ne vient plus seulement des opposants traditionnels, mais désormais des militants de base des partis alliés du RDPC. "Dans le Grand Nord, l'UNDP ne change rien", confie une élite nordiste au magazine panafricain, résumant ainsi le sentiment d'abandon qui gagne les populations.
Cette colère populaire trouve son incarnation dans des figures comme Célestin Yandal, maire UNDP de Touboro, qui selon Jeune Afrique, est devenu "le porte-voix d'une jeunesse nordiste avide de changement". Sa déclaration rapportée par le magazine est sans équivoque : "Si Bello Bouba reste allié de Paul Biya cette année, nous n'allons plus le soutenir."
Jeune Afrique met en lumière les causes profondes de cette crise. Malgré leur fidélité historique au régime, les partenaires nordistes du RDPC n'obtiennent que des miettes : "un secrétariat d'État, un ministre délégué et un portefeuille secondaire du Tourisme" pour Bello Bouba Maïgari, selon les révélations du magazine.
Cette disproportion entre la loyauté affichée et les retombées concrètes alimente un ressentiment qui touche désormais les couches populaires. Le septentrion souffre d'un manque criant "d'eau potable, d'électricité et de perspectives", note Jeune Afrique, créant un terreau fertile pour la contestation.
Les révélations de Jeune Afrique sont particulièrement éclairantes sur les promesses non tenues du RDPC. Lors de la présidentielle de 2018, des cadres comme Jean Nkueté et Grégoire Owona avaient promis aux militants de l'UNDP de réparer les "défaillances" de leur alliance avec le pouvoir central.
"Une promesse restée lettre morte", constate amèrement le magazine panafricain. Cette situation place aujourd'hui le RDPC dans une position délicate : "Revenir aujourd'hui vers l'UNDP avec les mêmes offres risquerait d'exacerber une colère déjà vive."
Jeune Afrique documente l'émergence d'une nouvelle génération de leaders nordistes qui refuse les anciens compromis. Ces jeunes militants, selon les sources du magazine, réclament "une autonomie pleine et entière pour un parti en perte de crédibilité".
Cette dynamique générationnelle pourrait redéfinir l'équilibre politique dans une région stratégique pour tout candidat à la magistrature suprême. Le magazine souligne que cette jeunesse "avide de changement" ne se contente plus des arrangements traditionnels entre élites.
Les révélations de Jeune Afrique suggèrent que cette crise du septentrion pourrait avoir des répercussions nationales. La remise en cause du pacte nordiste intervient à un moment crucial où le pays se dirige vers des échéances électorales décisives.
Le magazine note que cette situation pourrait "changer la donne pour la présidentielle à venir", transformant une région traditionnellement acquise au pouvoir en zone d'incertitude politique majeure.
Selon les analyses de Jeune Afrique, cette crise marque peut-être la fin d'un modèle politique basé sur les alliances élitaires au détriment des aspirations populaires. Le septentrion, longtemps considéré comme un bastion stable pour le pouvoir, pourrait devenir le théâtre d'une recomposition politique profonde.