Grand coup : Manaouda Malachie rend un énorme service à Paul Biya

Photo de la réconciliation

Wed, 29 Mar 2023 Source: L’œil du Sahel

L’Assemblée générale sous fond de réconciliation

ADEMAT. La tenue de l'assemblée générale ce samedi 25 mars 2023 a été l'occasion d'enterrer la hache de guerre sous les ovations du public.

L'image du ministre de la Santé publique Manaouda Malachie entouré, - selon ses propres mots - de ses deux pères : l'ancien ministre Zacharie Perevet et l'ancien maire de Mokolo Damien Zokom est saisissante, voire surréaliste il y a quelques mois. Pourtant, c'est par cette belle image qui scelle la réconciliation et la paix retrouvée entre les trois barons de ce département, alors en bisbilles, qu'ont pris fin les travaux de la 21ème assemblée générale de l'association pour le développement du Mayo-Tsanaga (Ademat). Pour beaucoup, c'est la plus grande réussite de cette assise, lorsqu'on sait qu'il y a seulement quelques mois, par correspondance interposée, les deux plus grandes élites de ce vaste département, plus peuplé que la Guinée Equatoriale, s'accusaient mutuellement de foutre la merde au sein du rdpc, leur parti.

En signe de paix retrouvée, les trois se sont embrassés, serrés la main, bénis et retrouvés chez l'ex ministre Perevet où ils ont mangé et bu autour d'une même table. Pour le préfet du MayoTsanaga, il était temps de faire la paix et surtout de donner la priorité au développement. «Les aînés doivent encadrer leurs cadets. Les querelles et autres divisions ont assez duré. Je crois que c'était le temps de revenir à la raison. Et c'est le cas aujourd'hui. Mettez-vous au travail, mettez-vous ensemble comme vient de le dire le ministre. Faites-nous rêver, nous autres étrangers, mais qui sommes déjà fils d'ici. Je ne voudrais pas en dire plus », a d'ailleurs exhorté David Dador Dibango, préfet du MayoTsanaga qui a présidé les travaux de la 21ème assemblée générale de l'association.

PLUS DE 22 000 000 MOBILISÉS POUR LE DÉVELOPPEMENT

Près de 22 300 000 Fcfa ont été mobilisés par les forces vives du département du MayoTsanaga à la faveur de la 21ème session de son assemblée générale. Bien qu'en hausse de plus de 2,5 millions de F par rapport à la cagnotte de mars 2022, le ministre Manaouda Malachie estime que le Mayo-Tsanaga pouvait faire plus et mieux. Car, a-t-il souligné, «à travers l'Ademat, nous avons inspiré beaucoup de régions à travers le Cameroun. Nous devons en être fiers. Le bilan présenté tout à l'heure indique que nous avons œuvré pour le développement, notamment l'éducation avec les salles de classes, la santé avec les centres de santé, l'eau et l'électricité, nous avons construit les forages et les routes...C'est des choses qu'il faut saluer et qu'il faut applaudir ». Même s'il regrette au passage le niveau d'engouement de départ qui prend sérieusement un coup au fil des ans. «Il y a 10-15 ans, ADEMAT faisait courir les gens, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Lorsque j'arrivais tout à l'heure ici (siège Ademat) j'ai vu la mobilisation, je me suis dit : est-ce qu'on n'a pas un problème ? J'ai vu les élites du Mayo-Tsanaga venir ici pour la campagne des sénatoriales, qui sont réparties et ne sont plus jamais revenues. Donc la priorité pour eux c'était la politique et non le développement.

À cette allure, si nous nous projetons dans 10 ans, l'Ademat va disparaître et ce n'est pas ce que nous souhaitons», a poursuivi l’élite du Mayo-Tsanaga. Pour conclure, Malachie Manaouda n'a pas non plus loupé les opérateurs économiques, parlementaires, et autres qu'ils qualifient d'égoïstes. «Le Mayo-Tsanaga compte de grands commerçants, des élites... Mais ils donnent combien ? Le plus grand commerçant a donné 20 000 Fcfa. Je n'ai pas à applaudir quand on me dit qu'un parlementaire a donné 100 000 Fcfa. Lorsqu'un maire a donné 100 000, 200 000 Fcfa je n'applaudis pas non plus. Je considère ça comme de l'égoïsme. Et il faut ouvrir une réflexion profonde dans ce sens». Pour le président du bureau exécutif national de l'Ademat, même si de bons résultats ont été obtenus en 2022, il va falloir monter d'un cran. «Nos axes prioritaires demeurent évidemment le développement. Nous faisons en fonction de nos moyens.

Et pour le moment, nous sommes sur le plan de l'éducation. Ce qui nous a amené à mobiliser les énergies pour les constructions de salles de classes, l'équipement en tables bancs et autres. Je crois que nous devons évoluer cette année en terme de cap, pour regarder les problèmes hydrauliques parce que nous en avons vraiment. Voilà les deux priorités. Malheureusement ce sont les seules cotisations, on ne peut pas résoudre tous nos problèmes, comme je l'ai dit tout à l'heure, il va falloir chercher ailleurs. Et pour chercher ailleurs, nous sommes limités compte tenu du fait que les statuts des associations ne nous permettent pas de recevoir des dons et legs d'une certaine envergure. Il va donc falloir faire reconnaître cette association comme étant d'utilité publique. Ce qui nous permettra de nous adresser à des ONG et des partenaires internationaux », a-t-il projeté. La tenue de l'Ag a aussi permis de prendre une série des résolutions, notamment l'augmentation de la capacité d'accueil du bâtiment siège de l'association, son équipement en chaises, chapiteaux, tentes et appareil de sonorisation.

Source: L’œil du Sahel