Le Cameroun, dirigé par le président Paul Biya depuis plus de 40 ans, a été témoin de nombreuses annonces de grands projets ambitieux destinés à stimuler le développement du pays. Cependant, une enquête menée par le journal l’ECONOMIE révèle que bon nombre de ces projets n'ont jamais vu le jour, suscitant ainsi des questions sur les raisons de ces retards et les implications pour l'économie nationale.
Parmi les projets non réalisés, plusieurs sont centrés sur le secteur du transport, visant à moderniser les infrastructures et à faciliter la mobilité dans tout le pays. Un de ces projets notables est la construction d'un réseau de tramway dans certaines villes clés du Cameroun. Cette initiative devait non seulement améliorer les déplacements urbains, mais aussi contribuer à la réduction de la congestion routière et de la pollution. Cependant, malgré les annonces enthousiastes, le tramway reste une idée sur le papier.
Un autre projet majeur dans le domaine ferroviaire est la création d'une ligne de chemin de fer reliant les villes d'Edéa, Kribi et Campo. Cette ligne aurait eu un impact significatif sur le transport des marchandises, en particulier pour le potentiel minier du pays, tout en favorisant une dynamique industrielle. Bien que les annonces aient été faites, la réalisation de ce projet semble continuer à se heurter à des obstacles, suscitant des inquiétudes quant à l'efficacité des plans de développement du gouvernement.
L'un des projets les plus attendus était la construction d'une usine d'assemblage de voitures dans la zone portuaire de Kribi. Cette usine aurait marqué un pas important vers l'industrialisation du pays et l'autonomie dans le secteur automobile. Une convention avait été signée avec la société Cameroon Automotive Holding Company SA (CAHC), une filiale locale d'un fabricant chinois, pour la production de voitures «Made in Cameroon».
Cependant, malgré les annonces et les premiers échantillons de voitures «Made in Cameroon» assemblés en Chine, l'usine de Kribi n'a pas encore vu le jour. Les retards dans ce projet ont soulevé des questions quant à la capacité du gouvernement à attirer et à mobiliser les investissements nécessaires pour concrétiser ces ambitions.
Ces projets non réalisés soulèvent plusieurs préoccupations majeures. Tout d'abord, ils remettent en question la planification et la gestion des ressources du gouvernement, ainsi que sa capacité à maintenir des engagements à long terme. De plus, ces retards peuvent avoir un impact négatif sur la perception des investisseurs étrangers et locaux, qui pourraient hésiter à s'engager dans des projets futurs.
Il est crucial que le gouvernement du Cameroun prenne des mesures pour identifier les obstacles qui entravent la réalisation de ces projets et mettre en œuvre des réformes appropriées. Une transparence accrue, une meilleure coordination entre les différentes agences gouvernementales et une évaluation minutieuse de la faisabilité financière sont autant de mesures qui pourraient contribuer à transformer ces projets ambitieux en réalités concrètes.