Les chercheurs annoncent une grève générale après le silence total des autorités compétentes sur leurs revendications.
Après des années de patience, ils décrient la discrimination dans l’octroi des primes trimestrielles de modernisation de la recherche et sollicitent la révision de leur statut vieux de 43 ans. Un communiqué valant préavis de grève a été rendu public. Voici le contenu de la note. Sur instruction du Premier Ministre, plusieurs réunions interministérielles (MINRESI, MINFI, MINFOPRA et MINTSS) ont eu lieu de septembre 2022 à janvier 2023, au Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, sur les revendications des Chercheurs du MINRESI, sans volonté réelle de trouver des solutions. Il faut souligner que le Chef de ce Département ministériel, agissant pour le compte du Ministre d’Etat Secrétaire Général de la Présidence de la République, avait déjà donné le 30 novembre 2021 un délai de six mois pour la révision du décret n°80/275 du 18 juillet 1980 portant statut des Chercheurs. Ce décret est obsolète de 43 ans et contient de nombreux vides juridiques (âge de départ à la retraite, salaire des Attachés de Recherche titulaires du PhD, etc.).
Ces vides juridiques sont illustrés dans une vingtaine de correspondances que le SYNAC a adressées au Président de la République depuis 2019. Il avait également été retenu ce jour, la mise en œuvre sans délai, par le MINFOPRA, des instructions du Premier Ministre, datant du 22 novembre 2019 et relatives à la régularisation de la situation administrative de certains Chercheurs du MINRESI. Nous avons enfin, sollicité l’octroi des primes de modernisation de la recherche aux Chercheurs du MINRESI. En effet, comme le constate la SND30, « le Cameroun occupe encore une place peu honorable en ce qui concerne l’Indice Mondiale de l’Innovation (GII). Il est passé de la 103e place/125 en 2011 » (SND30, paragraphe 340) à la 121e/132 en 2022. Pourtant nous avons de la compétence, mais nous sommes fragilisés par le faible financement de la recherche. Le décret N°2009/121 du 08 avril 2009 portant création d’un compte d’affectation spéciale pour la modernisation de la recherche, viole la Constitution du Cameroun ainsi que la Convention N° 111 de l’OIT concernant la discrimination dans les emplois et profession, ratifiée par l’Etat du Cameroun et mise en œuvre depuis 1989. La recherche camerounaise, patrimoine de l’Etat, gagnerait à ne pas sombrer dans ce classement mondial des économies innovantes, du fait de l’absence d’une politique pérenne et républicaine de financement de la recherche.
Après plusieurs années de patience, le SYNAC constate le silence du Gouvernement sur toutes ces revendications. Pourtant, le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale les trouvait pertinentes dans son message Twitter du 01 décembre 2021. Dans l’attente d’une solution à nos revendications pour relever les défis économiques liés à l’import- substitution, nous invitons les Chercheurs à se mobiliser pour exprimer leur indignation et à suspendre également à compter du 30 octobre 2023, toutes les activités d’encadrements scientifiques des étudiants et celles de recherche développement.