Dans une tribune Paul Chouta journaliste et lanceur d’alerte a été détruit littéralementPour lui, dans un pays où de nombreux enseignants passent des décennies sans salaires ni avancements, où la population lutte pour sa subsistance quotidienne, une récente révélation met en lumière le contraste choquant entre la détresse du peuple et la vie opulente de certaines personnalités politiques. Le président du Conseil Économique et Social du Cameroun, Ayang Luc, est au centre de cette controverse, suscitant des interrogations sur l'utilisation des finances publiques et le manque de responsabilité au sommet de l'État.
Il y a quelques mois à peine, une indignation publique éclatait lorsque l'on découvrait qu'Ayang Luc avait sollicité un montant faramineux de 2 milliards de FCFA pour la construction de la phase 2 de sa résidence privée, une demande qui avait été largement condamnée par le public. Cependant, malgré les protestations, nous apprenons aujourd'hui que la SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE CONSTRUCTION SARL a remporté le marché de construction pour un montant de 1,7 milliards de FCFA, à peine en dessous de la somme initialement demandée. Cette décision semble démontrer un mépris flagrant pour les préoccupations du peuple camerounais et une attitude de "nous faisons ce que nous voulons, le pays nous appartient".
Ayang Luc, âgé de 76 ans, occupe le poste de président du Conseil Économique et Social depuis près de 40 ans, une période marquée par une absence totale de reddition de comptes et de transparence. Avant de prendre cette fonction, il avait également été Premier ministre du Cameroun pendant quelques mois en 1983-1984.
Le coût exorbitant de la phase 2 de sa résidence, à lui seul, est alarmant. On peut légitimement se demander combien la phase 1 a coûté et quel sera le prix des phases suivantes, qui pourraient s'étendre à l'infini. De plus, Ayang Luc a demandé 120 millions de FCFA pour une nouvelle voiture de fonction, un luxe qui semble injustifié compte tenu de l'inutilité apparente du Conseil Économique et Social dans la vie du pays.
Cette institution, créée en 1972 avec pour mission de garantir une économie solide et de prévenir les tensions sociales, est aujourd'hui largement perçue comme inutile. Sa dernière session remonte à 1986, et peu de citoyens peuvent citer un seul accomplissement ou bilan positif découlant de son existence.
Pendant que le pays est en proie à de multiples crises, de la crise anglophone à la crise des enseignants, en passant par la crise économique et sécuritaire, le Conseil Économique et Social brille par son absence. Les Camerounais subissent les conséquences de ces crises, tandis que les membres de cette institution continuent d'accaparer les milliards qui lui sont alloués chaque année.
Il est temps que la lumière soit faite sur la gestion opaque du Conseil Économique et Social et que des mesures soient prises pour mettre fin à cette situation scandaleuse. Le peuple camerounais mérite une meilleure gouvernance et une utilisation responsable de ses ressources. Il est grand temps que les autorités se concentrent sur les véritables priorités du pays au lieu de permettre à quelques individus de s'enrichir aux dépens de tous.