•Les deux ministres parlent d’une voix dissonante
•Joseph Le observe des goulots d’étranglement au ministère des Enseignements secondaires
• Nalova Lyonga se moque le recours systématique au dossier physique, qui date d’un autre siècle
Pauline Nalova Lyonga n’a pas sa langue dans la poche. Lors d’une conférence de presse organisée le 10 mars à Yaoundé, les ministres Joseph Le et Pauline Nalova Lyonga se sont renvoyés la patate chaude sur la question du retard observés dans le traitement des dossiers d’intégration de certains enseignants.
Concernant le traitement des dossiers d’intégration, la ministre des Enseignements secondaires moque le recours systématique au dossier physique, qui date d’un autre siècle. Pour elle, il faut digitaliser le système. Comme quoi, tant que le système ne se modernise pas, il y aura toujours des retards.
Mais depuis quelques heures, l’opinion est convaincue que le Minsec s’est dédouané dans l’affaire de l’enseignant Hamidou, décédé le 8 mars dernier après avoir passé 10 ans à travailler sans salaire. Dans une correspondance qu’elle adresse au secrétaire général des services du Premier ministre (SGPM), le 22 mars dernier, Pauline Nalova Lyonga fait remarquer que le dossier d’intégration de l’enseignement Hamidou, décédé le 8 mars en revendiquant 10 ans sans salaire, a été transmis au Minfopra le 13 juillet 2012. Il a dix ans justement…
Le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra) depuis mars 2018, observe des goulots d’étranglement au ministère des Enseignements secondaires (Minesec), tenu par la seconde. « Il y a encore des dossiers [en attente de traitement], notamment au Minesec. Le 14 février nous avons reçu un lot. Le 24 février, nous avons encore reçu un lot. Et un dernier le 7 mars. On est autour de 10 000 dossiers qu’il faut traiter », avait fait savoir Joseph Le.
Après la réception des deux premiers lots, le Minfopra avait lancé, le 2 mars, une initiative à résultats rapides (IRR) pour traiter dans l’urgence plus 8 000 dossiers des enseignants en 15 jours. A cette époque, des collaborateurs de Joseph Le rappelaient qu’aucun de ces dossiers à traiter dans l’urgence ne sortait des tiroirs du Minfopra…
Le circuit du dossier passe par trois ministères. D’abord au ministère de l’Enseignement supérieur (Minsup), qui forme les futurs enseignants. Ensuite au Minesec, le ministère qui utilise les enseignants et enfin au Minfopra, qui gère la ressource humaine de l’Etat. Si au Minsup, il est juste question de vérifier l’authenticité des diplômes, c’est au Minesec et au Minfopra que les dossiers sont en réalité traités.