Le président de l’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectif (ACDIC) soutient que le cauchemar de la grippe aviaire continue malgré la levée de l’interdiction de la commercialisation de la volaille à Yaoundé.
Bernard Njonga, le président de l’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectif (ACDIC) au front pour la défense de la volaille produite au pays n’est que partiellement satisfait par la levée de l’interdiction de la vente de la volaille dans certains marchés du Cameroun. En réaction à la mesure prise le 24 août 2016 par le Gouverneur de la Région du Centre, il a dénoncé jeudi soir sur l’antenne de la télévision Canal 2 international un arrêté pas clair.
«Dans l’opinion, on laisse croire que la situation est revenue à la normale ce qui n’est absolument pas le cas puisque le Ministre, à travers cet arrêté, a plutôt quelque peu créé la confusion. Je vais vous faire remarquer deux choses: la première chose, c’est de dire dans l’arrêté dont il est question on ne précise pas que les marchés sont ouverts dans l’ensemble du territoire. On cible les marchés du Mfoundi. Alors, en ciblant les marchés du Mfoundi, on peut comprendre que les produits viennent d’ailleurs tant mieux ! Mais quand on lit maintenant l’arrêté qui a été pris par le Gouverneur, le Gouverneur a arrêté un certain nombre de marchés: dix marchés à Yaoundé pour les sept Arrondissements. Et dans ces marchés, le Gouverneur autorise que les produits partent des autres Régions pour autant que ces produits respectent non seulement la règle de biodiversité, mais aussi la règle de salubrité».
Le défenseur des éleveurs camerounais s’en prend au Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales, le Docteur Taïga, qu’il accuse de ne pas prendre totalement ses responsabilités. «Reste que malheureusement ce qu’on constate c’est que chaque gouverneur a le pouvoir. Pendant que le Gouverneur de la Région du Centre autorise l’entrée des poulets, le Gouverneur de la Région de l’Ouest lui, l’interdit. Ce qui fait que le poulet ne peut pas partir des Régions de l’Ouest et du Littoral pour arriver sur le marché de Yaoundé quant à ce niveau-là, les Gouverneurs eux-mêmes n’ont pas pris de décisions. Et j’attire l’attention de l’opinion par rapport à ça. Parce que le Ministre, une fois de plus, joue à un jeu trouble. Le Ministre ne prend pas directement la décision de dire que le marché est de nouveau ouvert».
Bernard Njonga déclare en outre qu’on n’en a pas fini avec la grippe aviaire dès lors qu’on n’a pas encore obtenu le quitus de l’OIE, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale. Il explique que, pour cela, le Cameroun ne peut pas encore exporter les produits aviaires au Tchad, en RCA, au Gabon ou au Soudan. «Le Gouvernement en est au 8e rapport adressé à l’OIE. Les mêmes rapports ont couru pendant la période de deux mois et demi. Alors que l’OIE exige que l’autorisation soit obtenue 90 jours après la fermeture du dernier foyer. Le dernier foyer a été fermé le 25 juin 2016. Or si vous comptez 90 jours après le 25 juin 2016, il faudra attendre le 25 septembre 2016». Par ailleurs, déclare-t-il encore, on ne peut parler de relance sans autorisation.