Ils protestaient contre la petite quantité des denrées alimentaires envoyées par le chef de l’Etat.
Les membres des comités de vigilance du canton de Mozogo ont retrouvé le sourire. Au matin du 11 mai 2016, ils ont reçu des mains du souspréfet de l’arrondissement de Mozogo, Julien Asse, 264 sacs de farine de 25 kg. Puisqu’ils sont exactement au nombre de 264, chaque membre devrait recevoir son sac de farine.
«C’est le plus gros don jamais reçu individuellement de la part des pouvoirs publics. La première fois, on avait seulement eu droit à quelques tasses de céréales», soupire un membre du comité de vigilance de Nguetchewé.
Cette bonne humeur masque pourtant un incident qui s’est produit la veille. Lorsque que les responsables locales en charge de la distribution des dons, sous la supervision du sous-préfet, ont heurté la sensibilité des comités de vigilance. «Ils nous demandé de décharger 02 sacs d’arachides, 03 sacs de maïs, 02 cartons de tomate, 10 cartons de sucre, 02 sacs de sel, 02 cartons de sardine, 04 cartons de nescafé, 02 cartons d’huile, 02 cartons de savon et un carton et demi de poisson fumé. Rien que ça pour tous les comités de vigilance de tout le canton. Nous avons refusé, parce que cela ressemblait à du mépris. D’ailleurs jusqu’à ce jour, nous n’avons touché à rien», explique un membre du comité de vigilance de Goldavi.
Il faut dire que le canton de Mozogo, en proie aux infiltrations régulières des terroristes de Boko Haram, compte 15 villages dont Mozogo, Goldavi, Talakachi , Balatiklé, Bajouel, Djibrili, Gokoro, Zenemé II, Cherif- Moussari, Maigoudori, Nguetchewé, Achigachia, Zamga, Korfomba et Kaliari.
«Les autorités expliquent qu’il s’est agi d’une incompréhension et non d’une tentative de détournement. Il y avait à la fois la distribution de la troisième phase des dons du chef de l’Etat aux populations déplacées et la distribution des dons du chef de l’Etat aux comités de vigilance. Donc, il y avait deux distributions à gérer. Cela a été expliqué à l’assistance, mais il y a eu manifestement incompréhension», souligne une autorité locale.