Grosse colère nationale : cette fois-ci, Biya est allé trop loin

Paul Biya 56 Opposition à une nouvelle candidature de Biya

Thu, 16 Jan 2025 Source: Le jour n°4320 du 15 janvier 2025

Face à la situation socio-économique et sécuritaire préoccupante, les prélats invitent les dirigeants à arrêter d’asphyxier le peuple à travers la bonne gouvernance.

Des évêques du Cameroun ont fait l’actualité en ce début d’année 2025 à travers leurs différentes sorties sur la probable candidature du président de la République lors des prochaines élections présidentielles. Lors de leurs homélies, les hommes d’église ont clairement donné leur opposition à cette éventualité. Leurs propos, plus virulents les uns que les autres, ont laissé le public sans voix.

« Même le diable qu’il prenne d’abord le pouvoir au Cameroun et on verra après », avait déclaré Mgr Yaouda Hourgo, évêque de Yagoua. Son homologue de Ngaoundéré a renchéri : « Qu’est-ce que les Camerounais n’ont pas encore enduré ? Comment est-il possible que le mal-être des Camerounais ne pousse pas les responsables de ce pays à mettre fin aux trop nombreuses souffrances ? ». L’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga quant à lui a appelé à faire entendre la voix des Camerounais.

Réunis dans le cadre de leur 48e séminaire annuel à Buéa du 04 au 11 janvier 2025, les archevêques et évêques du Cameroun, ont passé en revue la situation socio-économique du pays. Le communiqué final de cette rencontre était très attendu. Le document de 9 pages peint une situation socio-économique dramatique mais s’achève sur une note d’espoir. Espoir qui repose sur une bonne gouvernance et une responsabilité individuelle et collective.

« Depuis quelques années, et de plus en plus ces derniers temps, les angoisses de la très grande majorité des Camerounais se sont transformées en cris de désespoir face à la misère qu’ils vivent et à la dégradation de notre beau pays, le Cameroun…Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas ignorer l’heure de la crise, la misère, la faim, le dénuement, le chômage et dans certaines zones rurales, un véritable désespoir, pèsent lourdement sur le destin non seulement du peuple en général, mais surtout des plus pauvres, des plus faibles, des plus démunis. Nous ne pouvons ne pas prêter l’oreille au peuple désemparé », écrivent-ils.

Les membres du prélat évoquent la mauvaise gestion de la chose publique avec notamment le cas des routes et infrastructures urbaines ; les conditions de vie précaires ; le chômage des jeunes ; la crise sécuritaire dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Ils dénoncent la corruption ambiante.

« Notre pays semble de ce fait installé dans la corruption. Chacun de nous semble obligé de corrompre ou d’être corrompu. Nous sommes obligés de vivre avec la corruption, de l’accepter dans notre existence quotidienne, et ainsi nous ne faisons que la renforcer sans cesse. Il semblerait que nous ne puissions rien faire pour nous en débarrasser. » Un point d’orgue est également mis sur la pression fiscale. « Nous nous demandons si un pays ne se construit que sur et par la fiscalité », se questionnent-ils.

À l’aune de l’année 2025, les archevêques et évêques du Cameroun appellent à la promotion de l’emploi pour les jeunes ; à une bonne gestion de la chose publique ; à la promotion de l’éducation et de la formation professionnelle ; la méritocratie pour accéder aux grandes écoles ; la lutte contre le bradage foncier ; l’amélioration des infrastructures publiques.

Source: Le jour n°4320 du 15 janvier 2025