Guerre Ambazonie: Paul Biya vote de nouvelles primes pour les soldats

30.000 F.CFA (56,4 $), c'est le montant de la prime dite "de soutien" que le président camerounais, Paul Biya, a décidé dimanche d'accorder aux soldats déployés dans la zone anglophone (région du Nord-ouest et du Sud-ouest) pour contrer les revendications sécessionnistes de quelques élites de ces deux régions jadis sous tutelle britannique qui projettent de créer un Etat dénommé Ambazonie.

30.000 F.CFA (56,4 $), c'est le montant de la prime dite "de soutien" que le président camerounais, Paul Biya, a décidé dimanche d'accorder aux soldats déployés dans la zone anglophone (région du Nord-ouest et du Sud-ouest) pour contrer les revendications sécessionnistes de quelques élites de ces deux régions jadis sous tutelle britannique qui projettent de créer un Etat dénommé Ambazonie.

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Cette décision est prise par le chef des armées camerounais à un moment où les séparatistes anglophones, révoltés par les tueries et les incendies de leurs villages perpétrés impunément par l'armée camerounaise pour les contraindre au silence et sauvegarder l'unité et l'indivisibilité de l'Etat, ont décidé depuis bientôt six mois, de passer eux aussi à l'action en commettant au travers de groupes armés épars qu'ils ont mis sur pied pour les besoins de la cause, des assassinats d'éléments des forces de défense et de sécurité et des enlèvements de personnalités, parfois contre rançons.

Une cinquantaine environ de militaires, gendarmes et policiers camerounais ont été ainsi assassinés par de présumés sécessionnistes depuis novembre 2017, alors que jusque là, ce sont les forces gouvernementales qui faisaient unilatéralement des victimes dans le camp des anglophones tous estampillés sécessionnistes : plus de 1000 morts entre novembre 2016 et début avril courant, selon des organisations de défense des droits de l'homme, pratiquement le double selon les rescapés, plus de 3000 arrestations et au moins 60.000 individus obligés de fuir les exactions de l'armée pour se réfugier au Nigeria voisin, et environ une vingtaine de villages incendiés.

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Nul doute que ce coup de fouet financier ne tardera pas à galvaniser les forces gouvernementales et porter des fruits en termes de répression, si l'on tient compte de l'effet qu'une prime similaire avait fait sur les soldats camerounais se trouvant sur le front de la guerre contre les intégristes islamistes de Boko Haram dans la région de l'Extrême-Nord du pays, où, malgré les attaques meurtrières de la secte criminelle, de Aboubakar Shekau, on ne peut pas nier que leurs actions ont été réduites à leur portion congrue du fait de l'intrépidité des soldats camerounais.

Même s'il est vrai que quant à eux, de nombreux soldats camerounais combattant sur le front de la sécession anglophone trouvent tout à fait injustifiée la guerre qu'ils mènent contre leurs frères dont les revendications furent au début simplement corporatistes, avant de se muer en rébellion à cause de la réponse obstinément inappropriée du gouvernement.

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Certains d'entre eux ont d'ailleurs déserté les rangs et se sont réfugiés dans certains pays voisins du Cameroun (Guinée equatoriale, Gabon, Nigeria, Tchad) à partir desquels bon nombre lancent régulièrement des appels à la retenue à l'intention du gouvernement camerounais, quand d'autres n'ont pas simplement rejoint les rangs des bandes armées mises sur pied par les sécessionnistes.