Les Etats-unis ont condamné mercredi le meurtre en deux jours de deux soldats camerounais dans les zones anglophones, tout en appelant le gouvernement camerounais « à faire preuve de retenue face à ces actes de violence » imputées par les autorités aux séparatistes anglophones.
« Les États-Unis condamnent le meurtre d’un marin camerounais à Ekondo-Titi dans la région du Sud-Ouest le 14 janvier et le meurtre d’un gendarme à Wum dans la région du Nord-Ouest le 15 janvier », a indiqué mercredi l’ambassade américaine à Yaoundé dans une déclaration transmise à l’AFP.
« Nous exhortons le gouvernement de la République du Cameroun à faire preuve de retenue face à ces actes de violence », a plaidé l’ambassade. « Nous continuons de lancer un appel à toutes les parties pour qu’elles engagent un dialogue significatif et large », a-t-elle souligné. Pour les Etats-Unis, « le dialogue est la seule voie vers une résolution des griefs légitimes » exprimés par la minorité anglophone du Cameroun.
Dimanche, un militaire a été tué par « des séparatistes » à Ekondo-Titi, dans le département du Dian, avait affirmé à l’AFP un officiel.
Lundi, un vent de panique a soufflé sur plusieurs établissements scolaires du sud-ouest, une rumeur ayant annoncé une série d’attaques de séparatistes pour protester contre la détention au Nigeria de leurs leaders. Etudiants et élèves avaient alors déserté les campus et les salles de classe.
La minorité anglophone du pays – environ 20% des 23 millions d’habitants – proteste contre sa marginalisation depuis plus d’un an. Si certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, une minorité réclame la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse catégoriquement Yaoundé.
A mesure que le président Paul Biya et les autorités camerounaises ont accru la pression sécuritaire et la répression des manifestations séparatistes, les rangs des sécessionnistes se sont étoffés ces derniers mois, en même temps que se sont multipliés les incidents violents, faisant craindre, selon observateurs et analystes, l’émergence d’une « insurrection armée » dans la région.