Les rues de la capitale régionale du Sud-Ouest étaient particulièrement désertes ce lundi 29 janvier, après l’annonce de l’extradition des leaders anglophones.
La nouvelle de l’extradition des leaders de l’Ambazonie au Cameroun a entraîné un calme dans le Sud-Ouest. Une atmosphère de deuil a, en effet, envahi les villes de cette région ce lundi 29 janvier 2018, après que le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a annoncé que le Nigeria a remis les sécessionnistes arrêtés sur son sol, aux autorités camerounaises.
Dans la ville de Buea, certains habitants ont été pris d’empathie pour ces prisonniers. C’est le cas de Paul (nom d’emprunt), rencontré par le reporter de journal du Cameroun. « C’est un jour triste pour les anglophones au Cameroun. Le gouvernement nigérian a finalement remis ces Camerounais anglophones au régime de Biya. Ils ne peuvent jamais avoir un procès équitable dès lors qu’ils ont été étiquetés comme des terroristes », affirme-t-il.
Comme lui, un autre habitant de la ville regrette la décision prise par les autorités nigérianes. «En extradant les personnes arrêtées, le gouvernement nigérian a violé les lois internationales qui protègent les gens dans de telles circonstances, et il devrait être prêt à répondre de cela », déclare-t-il.
Au cours de son point de presse de lundi, le ministre de la Communication a assuré que ces « terroristes » répondront de leurs crimes devant la justice camerounaise. Pour un résident de Buea, partisan du parti au pouvoir, il ne faudrait pas tirer des conclusions hâtives.
« Je ne pense pas que le gouvernement devrait être jugé à la hâte. Le président Paul Biya est déterminé à défendre l’unité et l’indivisibilité de ce pays et il ne fera rien pour le compromettre. Je pense que le président profitera de cette occasion pour ouvrir le dialogue avec ceux qui sont arrêtés pour que la paix puisse revenir au Cameroun », assure-t-il.