Plusieurs Nigérians, dont des soldats à la retraite, ont répondu à l'appel du président ukrainien, Volodymr Zelensky.
Il a déclaré que son pays accepterait des personnes d'autres pays désireuses de rejoindre l'armée ukrainienne dans sa lutte contre les forces russes.
Prince Nkem Nduche et d'autres personnes ont assiégé l'ambassade d'Ukraine à Abuja, la capitale du Nigeria, pour faire connaître leurs intentions avant que le gouvernement fédéral ne mette un terme à ce mouvement.
S'exprimant sur ce sujet, Prince Nkem Nduche déclare à la BBC qu'il voulait rejoindre les Ukrainiens pour se venger du traitement qu'il a subi en Russie il y a plusieurs années.
M. Nduche déclare qu'il a vécu en Russie pendant cinq ans et qu'il y a fait partie de l'académie militaire.
"Pourquoi je veux me battre contre la Russie"
Selon lui, il a été jeté en prison après avoir été accusé d'être un espion. "Ce que Poutine m'a fait en Russie, je ne l'oublierai jamais, c'est pourquoi je veux rejoindre l'armée ukrainienne pour me venger".
" J'étais un adolescent d'environ 18 à 19 ans quand j'ai rejoint l'Académie militaire russe, je ne comprenais pas ce qui se passait dans la vie et dans le monde, je ne savais pas que la Russie avait des problèmes avec les Etats-Unis, dans mon ignorance, j'ai visité l'ambassade américaine, immédiatement ils m'ont vu sortir de l'ambassade, ils m'ont accusé d'être un espion à la solde des Etats-Unis, quel genre d'accusation est-ce là ? ", s'est-t-exclamé.
"Ils m'ont mis en prison, j'avais 19 ans quand c'est arrivé. Et je suis toujours en colère à ce sujet, je ne l'oublierai jamais. Quand je suis sorti de prison, j'ai dû quitter la Russie car ils voulaient que je devienne un soldat à part entière avec eux mais j'ai refusé. Quand ils vous ont tant appris, ils ne veulent pas vous laisser partir", déclare-t-il à la BBC.
"Ils ne savaient pas quand j'ai quitté le pays, car j'avais le sentiment que si je leur disais, ils me feraient du mal, alors je suis passé par la frontière ukrainienne pour m'échapper et je suis retourné au Nigeria".
"J'ai des amis et des camarades de classe en Russie, car j'ai également étudié la technologie dans l'une de leurs institutions à Saint-Pétersbourg, et je suis rentré au Nigeria il y a sept ans.''
Déçu par la décision du gouvernement nigérian
Nkem a cependant exprimé sa tristesse que son plan de vengeance contre la Russie ait été interrompu par le gouvernement nigérian qui empêche les Nigérians de se battre comme mercenaires pour l'Ukraine.
"J'ai la double nationalité et je voulais y aller seul mais comme le gouvernement nigérian a dit que nous ne pouvions plus y aller, je vais leur obéir".
"Je crois que le gouvernement a pris cette décision avec sagesse, car beaucoup de gens cherchent un prétexte pour partir, à la recherche d'une voie facile pour entrer en Europe", a-t-il expliqué.
La réaction du Nigéria
Le gouvernement nigérian, par l'intermédiaire du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Francisca Omayuli, a déclaré dans un communiqué que le Nigeria était en pourparlers avec l'Ukraine pour empêcher les Nigérians d'aller se battre comme mercenaires.
" En tant que membre responsable de la communauté internationale et conformément à nos obligations en vertu du droit international, le Nigeria décourage le recours aux mercenaires partout dans le monde et ne tolérera pas le recrutement au Nigeria, de Nigérians comme mercenaires pour combattre pour l'Ukraine ou n'importe où dans le monde", déclare-t-elle.
" Le gouvernement fédéral continuera à s'engager avec l'ambassade d'Ukraine au Nigeria et d'autres autorités compétentes pour empêcher cette possibilité", indique la déclaration.
Entre-temps, le gouvernement ukrainien a nié avoir invité des mercenaires à se joindre à la lutte.
"Tout d'abord, l'Ukraine n'a jamais invité de mercenaires, nous avons reçu de nombreux appels téléphoniques de Nigérians qui disaient vouloir rejoindre l'armée ukrainienne et combattre la Russie, nous leur avons dit que cette question devait être discutée avec les autorités ukrainiennes, l'ambassade ne peut rien faire pour eux", affirme à la BBC Bohdan Soltys, deuxième secrétaire de l'ambassade d'Ukraine.
"Nous ne recrutons pas de mercenaires, nous n'offrons aucune aide aux volontaires pour aller en Ukraine".
"Au départ, quand ils viennent, nous recueillons leurs numéros et promettons que nous reviendrons vers eux, nous ne recrutons pas les gens, nous les apprécions mais NON, je pense qu'il y a un malentendu quelque part."