Depuis quelques semaines, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), est secoué par une crise interne liée à la présidence du parti de l’opposition. Seulement, tout porte à croire que ce déchirement interne au sein du principal parti de l’opposition fait le jeu du RDPC et par ricochet de Paul Biya.
Candidate déclarée à la succession de Maurice Kamto à la tête du MRC, Michelle Ndoki a récemment publié un résumé de son échange avec le Président National du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. L’avocate a clairement évoqué les points sur lesquels elle est en désaccord avec l’homme politique. Une sortie qui suscite des réactions auprès des militants de ce parti.
Après un séjour en terre ivoirienne qu’elle qualifie « d’exil » , Michelle Ndoki n’a pas tardé à faire parler d’elle à nouveau. Figure de proue de la contestation électorale de 2018, la fiancée du peuple a dévoilé son ambition de diriger le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. La silhouette amaigrie, c’est sur le plateau de la célèbre émission l’arène diffusée sur Canal 2 que les téléspectateurs ont revu ce visage après plusieurs mois loin des écrans.
« Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a annoncé la tenue de la convention nationale du parti pour 2023. Je viens aujourd’hui vous annoncer ma candidature pour le poste de Présidente du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun à cette occasion. Je viens vous confier avec foi, mon rêve de Cameroun et mon rêve du MRC » , avait-elle déclaré.
« La prise de distance entre Michelle Ndoki et Maurice KAMTO semble s’être accentuée avec la décision du Président National du MRC de ne pas participer aux élections législatives et municipales de 2020. À la suite de leur rencontre, elle a tenu à faire la synthèse du tête à tête en soulignant surtout les points de divergences entre les deux membres de cette formation politique de l’opposition », soulignait le confrère Le Témoin.
Elle affirme que ces contradictions concernent : « la vision des textes sur la limitation des mandats au poste de président du parti -l’impact de la répression subie par les pro MRC et l’effet du boycott des élections de 2020, que contrairement à lui je crois que notre base continue de ressentir. Je crois enfin, lui pas, que dès 2023 nous pouvons prêcher l’alternance par l’exemple, à la tête du parti. »
Le RDPC, le grand gagnant
Une chose est claire. Ce n’est pas la sérénité au niveau du MRC. Le parti vie une crise sans précédent. Aujourd’hui, il y a clairement deux camps qui se déchirent. De jours en jours, le déchirement est de plus en plus perceptible et semble irréconciliables. Sur les réseaux sociaux, l’on assiste à une guerre avec des échanges de noms d’oiseaux et autre.
Cette guerre interne au MRC qui fragilise considérablement le parti de Maurice Kamto favorise sans ambages le parti au pouvoir et Paul Biya pour plusieurs raisons.
Depuis le déclenchement de cette bataille au niveau du MRC ; l’opinion semble tourner le regard des dérives du système Biya. Les crises comme celle de la vie chère et dans une moindre mesure du NOSO sont occultées. L’on ne parle plus vraiment de la guerre de succession qui se mène au niveau du sommet de l’Etat mais beaucoup plus de la crise interne au MRC.
Avec cette crise, le MRC se fragilise davantage pour 2025 avec les élections présidentielles. Ce qui est sûr, quelque soit le vainqueur de la bataille au niveau du MRC, cela laissera des traces. D’ailleurs, certains évoquent déjà de possibles défections pour la création d’une nouvelle force politique.