Guerre contre Eto'o et arrestation: Parfait Nicolas SIKI refait surface et charge

Parfait Siki CELCOM FECAFOOT Image illustrative

Sun, 13 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

L'arrestation arbitraire du journaliste Alain Denis Ikoul de CFOOT le 11 juillet 2025 - jour même de la convocation du corps électoral pour la présidentielle - illustre les dérives autoritaires qui menacent la liberté d'informer au Cameroun. Face à la décision de fermeture de cette plateforme d'information sportive majeure d'Afrique Centrale, l'auteur lance un vibrant appel à la résistance médiatique et plaide pour la poursuite d'un journalisme d'impact, seul rempart contre l'opacité qui gangrène le football camerounais.



Parfait Nicolas SIKI

« Quand un journaliste est arrêté arbitrairement, traîné de Douala à Yaoundé sans procédure, c’est pas lui qu’on attaque. C’est nos droits à tous qu’on piétine. Et un droit piétiné pour un, c’est un droit affaibli pour TOUS. » Déclaration de Rebecca Enonchong sur son compte Twitter à la suite de l’enlèvement du journaliste de CFOOT Alain Denis Ikoul dans la soirée du 11 juillet 2025. C’était le jour même de la publication du décret de convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 12 octobre prochain. Vous ne voyez pas la faute de goût ? Le Cameroun prétend à la démocratie et l’arrestation d’un journaliste pour délit d’opinion dans un contexte si électoralement chargée est malheureuse. Dans une démocratie, on n’arrête pas un journaliste pour ce qu’il a écrit. Éloge de l’impunité ? Non, d’autres types de sanctions existent, comme le montre le CNC. On ne doit pas risquer sa liberté chaque matin en allant travailler.

Fort heureusement, Alain Denis Ikoul a été libéré quelques heures plus tard mais en réaction, CFOOT, la rédaction qui l’emploie, a décidé de fermer sa plateforme d’informations, sans doute la plus importante et la plus impactante d’Afrique Centrale en matière de football.

Chaque jour, CFOOT informe et fixe ses milliers de lecteurs grâce à une profondeur des sources et une pertinence de l’analyse. Décider de fermer est donc une décision qui peut se comprendre au regard du traumatisme qu’une telle épreuve peut provoquer au sein d’une rédaction dont la faute est de rapporter des informations quotidiennes liées au football, sans tabou et avec un remarquable courage. Dans un océan de médias couchés, CFOOT marche debout, tête haute et poitrine bombée, insensible à la reptation et à la génuflexion, seules attitudes acceptées de nouveaux dirigeants du football camerounais.

Comme un Guibai Gatama du Comex, CFOOT dit ce qu’il y a à dire des choses qu’il faut dire, en tout cas qu’il ne faut point taire. Alain Denis Ikoul et ses collègues refusent de se murer dans un pusillanime et complice silence devant le taillage en pièce du football camerounais. CFOOT c’est notre conscience, juge implacable qu’on ne peut tromper, qui nous renvoie notre propre image sans fard ni artifice. CFOOT n’a pas inventé les vidéos et photos qui accusent et confondent les dirigeants du football, il les a juste révélées. CFOOT reçoit comme d’autres médias des tonnes de témoignages et documents tirés des malversations et tripatouillages dans le football camerounais et a choisi de les porter à la connaissance du public avec courage et responsabilité. Ce site est-il exemplaire ? Ni lui, ni aucun autre ne peut pretendre à un tel statut. A-t-il déjà commis des erreurs ? Sans doute.

Mais en ayant son comportement citoyen et en faisant honneur au journalisme d’impact, CFOOT justifie sa raison d’être comme média et remporte son droit à continuer à informer les Camerounais sur l’état du football.

Je plaide pour que CFOOT ne ferme surtout pas et se remette à l’œuvre car les attentes du public sont telles qu’il n’a même plus le droit de disparaître. Sa place est dans l’espace médiatique camerounais, rendant compte du beau et du laid de notre football. Le mensonge prospère dans les ténèbres et les exactions n’aiment rien tant que le silence. Partir pour CFOOT, c’est renoncer, c’est démissionner au milieu du gué.

En l’occurrence, CFOOT doit continuer à écrire les minutes du détricotage minutieux de notre football auquel se livre l’exécutif actuel de la FECAFOOT. Même si, par l’absurde, un exécutif avait été élu sur le programme de détruire notre football, il n’aurait pas eu la même réussite que celui actuellement à Tsinga. Cela est inédit et doit être raconté et archivé pour la postérité.

Merci à CFOOT de poursuivre son exaltante et ô courageuse mission.

Source: www.camerounweb.com