Guerre de leadership: le MANIDEM au bord de l'implosion

Parti Politique MANIDEM La crise perdure au sein du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la Démocratie.

Sat, 2 Sep 2017 Source: cameroon-info.net

Deux camps existent désormais au sein du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la Démocratie (MANIDEM), résultant d’une crise que chaque partie explique à sa manière.

Selon Cameroon Tribune en kiosque ce mardi 29 août 2017, du côté de Dieudonné Yebga, président élu au congrès de 2015, on pointe l’indiscipline, le refus d’observer les directives du parti, etc., manquements imputés au camp d’en face.

De l’autre côté, les problèmes actuels partent, entre autres, d’une dérive autocratique, le président ayant voulu voir ses pouvoirs renforcés.

La fraction dirigée par Anicet Ekanè estime que «le président du parti ne dirige pas le MANIDEM, comme c’est le cas dans l’écrasante majorité des partis, mais il coordonne et impulse le travail des organes dirigeants».

Dans le camp adverse, on s’en défend. «Les prérogatives du président sont clairement définies dans nos textes. Le principe de la collégialité n’est que l’expression du centralisme démocratique fondé sur un large débat, suivi d’une prise de décision à la majorité», déclare Dieudonné Yebga.

Dieudonne Yebga, president du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la Démocratie (MANIDEM).

«En quoi faire respecter les statuts du parti revient à renforcer les pouvoirs du président ? Au Manidem, le président n’a pas besoin de pouvoirs. Ceux qui émettent de telles allégations font de la mauvaise foi ou ignorent tout simplement le fonctionnement du MANIDEM», ajoute-t-il.

Quoi qu’il en soit, rapporte le journal, au cours de la conférence de presse du 9 août, il a été annoncé qu’un Comité de réorganisation a été mis sur pied par «l’assemblée extraordinaire des cadres du parti». Lequel comité, présidé par Sébastien Ngontheu, a suspendu, le 1er juillet dernier, l’ensemble des structures du parti, jusqu’au prochain congrès, prévu en 2018. Ce comité a pour mission essentielle «de relancer les activités du parti et d’assurer sa direction» jusqu’à l’échéance du congrès.

Pour le comité, aucun militant n’a été suspendu ni blâmé. Ce qui n’est évidemment pas l’avis de Dieudonné Yebga: «Quelques fauteurs de trouble ont été mis hors d’état de nuire en attendant qu’ils s’alignent sur les idéaux du parti», a-t-il confié à Cameroon Tribune, avant d’ajouter: «Les camarades sanctionnés restent des camarades et doivent tout simplement faire amende honorable en se soumettant à la discipline du parti». Affaire à suivre.

Source: cameroon-info.net