Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, un conflit majeur oppose depuis des mois le ministre de la Justice Laurent Esso au puissant secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh. Cette guerre des clans au sommet de l'État explique la paralysie du Conseil supérieur de la magistrature depuis près de cinq ans.
D'après les informations obtenues par Jeune Afrique, le garde des Sceaux Laurent Esso aurait multiplié les tentatives en coulisses pour obtenir la tenue d'une réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). L'objectif : faire entériner un certain nombre de nominations et d'affectations de magistrats qui attendent depuis des années.
Mais selon les révélations du magazine panafricain, ces démarches se heurtent systématiquement à l'opposition de Ferdinand Ngoh Ngoh, l'homme fort du palais d'Etoudi. Ce conflit récurrent entre les deux personnalités expliquerait pourquoi le CSM ne s'est plus réuni depuis août 2020, malgré les besoins criants de la justice camerounaise.
Jeune Afrique révèle que derrière cette bataille administrative se cachent des enjeux de pouvoir considérables. Le contrôle des nominations judiciaires représente un levier d'influence majeur dans le système politique camerounais, particulièrement à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025.
Les sources proches du dossier contactées par le magazine indiquent que cette paralysie institutionnelle ne serait pas fortuite. Elle révélerait les tensions croissantes au sein de l'appareil d'État, où différents clans se préparent aux échéances politiques à venir.
Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, la situation s'est encore compliquée lorsque des ennuis de santé ont éloigné Laurent Esso de Yaoundé pendant plusieurs mois. Cette absence a laissé le champ libre à ses opposants et a définitivement enterré les espoirs de déblocage du CSM.
Le magazine révèle que pendant cette période, aucune avancée n'a été enregistrée, confirmant que la paralysie du Conseil supérieur de la magistrature résulte bien de cette guerre d'influence entre les deux hommes forts du régime.
Un système judiciaire à l'arrêt
Cette révélation de Jeune Afrique met en lumière un dysfonctionnement majeur de l'État camerounais. Avec l'expiration du mandat des membres du CSM le 16 juin 2025, la justice camerounaise se trouve dans une situation d'illégalité technique qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la crédibilité des futures élections.