Guerre des clans sanglant au RDPC: Paul Biya pris au piège, l'heure est grave

Caricature Paul Biya Image illustrative

Mon, 14 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

Une nouvelle tension secoue les rangs du parti au pouvoir au Cameroun. Dans un communiqué officiel daté du 11 avril 2025, le Pr Jacques Fame Ndongo, ministre de l'Enseignement supérieur et secrétaire à la communication du RDPC, a vivement contesté l'organisation d'un meeting dans l'Extrême-Nord intitulé "100.000 jeunes unis derrière le Président Paul Biya en 2025". Le ministre pointe directement du doigt El Hadj Boukar Abdourahim, directeur de cabinet du président de l'Assemblée nationale, qu'il accuse d'avoir initié cet événement sans en référer aux instances dirigeantes du parti.

Cette confrontation publique entre deux figures importantes du régime survient dans un contexte particulier où la légitimité même des actuels dirigeants du RDPC est remise en question. Un conseiller municipal de Monatélé a d'ailleurs introduit une action en justice, dénonçant le non-respect de l'article 18 des statuts relatif à l'élection des organes de direction du parti. L'affaire, qui pose frontalement la question du fonctionnement démocratique interne au RDPC, a été renvoyée au 17 avril prochain devant les tribunaux.



QUAND LE PROFESSEUR Jacques FAME NDONGO TIRE À BOULETS ROUGES SUR LE CABINET DU TRÈS HONORABLE CAVAYE YEGUIE DJIBRIL!

Un communiqué qui en dit long

Dans un communiqué en date du 11 avril 2025, le professeur Jacques FAME NDONGO, ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire à la communication du RDPC, s’adresse à l’opinion publique avec un ton pour le moins sec. Il y exprime sa « vive préoccupation » quant à l’organisation d’un meeting prévu dans l’Extrême-Nord, meeting dont les instances dirigeantes du RDPC, dit-il, n’auraient été ni informées ni consultées.

Après vérifications internes, le professeur FAME NDONGO affirme avoir identifié le principal instigateur de cet événement : El Hadj BOUKAR ABDOURAHIM, directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, le très honorable Cavaye Yeguie Djibril. Ce dernier aurait lancé, sans aucun aval officiel du parti, l’organisation d’un rassemblement intitulé :

« 100.000 jeunes unis derrière le Président Paul Biya en 2025 ».

Dans une posture d’autorité, FAME NDONGO intime alors l’ordre d’annuler purement et simplement cette initiative, tout en interdisant à l’avenir toute organisation de ce genre sans l’accord express des dirigeants du RDPC.

Qui a la légitimité de parler au nom du RDPC ?

Mais cette sortie médiatique soulève bien plus de questions qu’elle n’en résout. À commencer par celle-ci : au nom de quelle légitimité ces dirigeants actuels du RDPC parlent-ils ? Sont-ils élus ? Nommés ? Depuis quand ? Selon quelles procédures ? Que dit l’article 18 des statuts du RDPC sur la désignation de ses organes dirigeants ?

Ces interrogations trouvent écho dans l’action engagée par Léon Theiler ONANA, conseiller municipal à Monatélé et membre du RDPC, qui a décidé de porter l’affaire devant la justice. Dans sa plainte, il accuse les dirigeants actuels d’exercer leur mandat dans l’illégalité et l’illégitimité depuis plusieurs années, et appelle à un strict respect des textes du parti. L’audience, ouverte le 10 avril 2025, a été renvoyée au 17 avril prochain.

Dès lors, une ironie flagrante se dégage : comment Jacques FAME NDONGO peut-il reprocher à un proche collaborateur du président de l’Assemblée nationale de ne pas respecter des procédures... que lui-même n’applique pas en interne au sein du parti ? Ce rappel à l’ordre ne repose-t-il pas sur une autorité elle-même contestée et contestable ?

Le RDPC, un parti démocratique ou une monarchie silencieuse ?

Il n’est donc pas inutile – bien au contraire – de rappeler au professeur FAME NDONGO que tant que le RDPC ne tiendra pas un congrès pour élire démocratiquement ses instances dirigeantes, conformément aux dispositions de l’article 18 de ses statuts, aucune prise de parole officielle ne saura convaincre une opinion publique de plus en plus éveillée et avide de démocratie véritable.

Car il ne peut y avoir de démocratie dans le pays si les partis au pouvoir eux-mêmes refusent de s’y soumettre.

En voulant exclure des voix internes sans base statutaire claire, le RDPC s’expose à ses propres contradictions et dévoile un malaise profond : celui d’un parti verrouillé, géré comme une monarchie où les textes ne servent qu’à punir les autres, jamais à encadrer les siens.

Il est peut-être temps pour le RDPC de se rappeler que "la démocratie commence toujours là où les chefs acceptent de ne pas se prendre pour des rois."

Et dans un État de droit, ce n’est pas la parole d’un ministre qui fonde l’autorité… c’est le respect des règles, même pour les puissants.

Souhaites-tu que je transforme ce texte en format article pour publication officielle ou l'accompagne d’une image illustrant le contraste entre pouvoir centralisé et légitimité populaire ?

Alex KAMTA L'usurpateur

#05octobre2025

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Source: www.camerounweb.com