Guerre en Ambazonie: hiérarchie et groupes armés, qui dicte la loi?

Alors que les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour accroitre l’offre en enseignants, ces derniers restent la cible indiquée des terroristes sécessionnistes.

Ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui crise anglophone est née depuis octobre 2016, des revendications corporatistes des avocats et des enseignants qui se sont vite transformées en demandes politiques, donnant lieu à des grèves et des émeutes. Au moment où cette crise prend des proportions qui sont de nature à mettre à mal l’éducation nationale dans son sous-système anglophone, les enseignants éprouvent d’énormes difficultés à exercer en toute sécurité. Ce corps est, à côté de celle des forces de l’ordre et de sécurité, l’un des plus touchés par les exactions menées par les terroristes, se réclament d’un mouvement sécessionniste, dans les régions du Nord-ouest et du Sud- ouest.

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Cela est d’autant plus dramatique que les plaintes exprimées par les anglophones au départ de leurs revendications ont rencontré des réponses adéquates de la part du gouvernement. On se rappelle que les enseignants se plaignaient de l’insuffisance cruelle d’enseignants anglophones dans le cycle primaire et secondaire en zone rurale. En réponse à cela, l’Etat, à travers le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, a procédé depuis le début l’année 2017, à l’intégration d’une première vague des enseignants contractuels du cycle primaire et des enseignants contractuels des cycles secondaires comprenant des enseignants anglophones.

Présence au travail

Pat ailleurs, l’on dénonçait l’insuffisance des enseignants dans les techniques industrielles, les sciences et le français. Aussitôt, une instruction don- née par le chef de l’État a porté sur le recrutement de 1 000 jeunes enseignants bilingues spécialisés dans le domaine des sciences et des technologies. Dans le même ordre d’idées, le 22 juin 2017, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative avait lancé un recrutement spécial de 1 000 jeunes diplômés bilingues, sur étude de dossier et sans paiement des droits d’inscription. Les candidats retenus devant être déployés en priorité dans les régions anglophones. Au total, 34 filières scientifiques et techniques seront concernées par ce recrutement.

Alors que les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour accroitre l’offre en enseignants et en filières dans les régions du Nord-ouest et du Sud- ouest, le sous-système anglophone éprouve des difficultés dans le déploie- ment des enseignants qui sont la cible indiquée des exactions terroristes. Même les infrastructures n’échappent à cette folie meurtrière, avec des actes de vandalisme et autres incendies provoqués au sein des établissements scolaires. Aujourd’hui, les enseignants sont coincés entre leur hiérarchie qui attendent les résultats par leur présence au travail, et les groupes armés dont ils sont la principale cible.