A quelques jours de la fête nationale du pays qui sera célébrée le 20 mai prochain, Mme Kah Walla fait un retour sur la crise qui sévie au Cameroun. Elle appelle aux autorités à prendre la mesure de la chose afin de trouver les solutions idoines.
Ci-dessous son message:
Svp, rappelons-nous de l'historique du conflit.
Novembre 2016 - Actions de protestation non-violente. Pas de mouvement armé.
Décembre 2016 - L'armée tue les 6 premières personnes. Aucune n'était armée. Plusieurs ne sont même pas parmi les activistes.
Janvier 2017 - Les leaders de la protestation non-violente sont arrêtés. Intensifiant:
1) Le sentiment d'injustice dans la communauté Anglophone.
2) L'idée que la non-violence ne peut produire des résultats.
3) Le boulevard est ouvert pour les extrémistes.
Janvier-Mars 2017 Coupure d'internet généralisé. Une violence sur l'ensemble de la population, transformant chaque citoyen du NO/SO en militant.
Janvier-Sept 2017 La seul violence que nous supposons être des sécessionnistes est celle des écoles qui brûlent. Terrible, mais aucune incidence sur la vie humaine.
Août 2017 - Relâchement de quelques leaders Anglophones. Mais pas d'autres. Aucune logique. Renforcement du sentiment d'injustice.
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Septembre 2017- Action de protestation non-violent massive. Forces de l'ordre tirent sur les foules. Des dizaines de morts. De centaines d'arrestations illégales. L'état ment sur les morts et blessés. Les autres camerounais ne disent rien.
1er Octobre 2017 Rebelote. En plus violent. Les attaques des villages commencent. L'Etat sème véritablement la terreur au NO et SO.
Ce n'est qu'après ceci que la lutte armée des sécessionnistes prend corps.
La tuerie des gendarmes est horrible et injustifiable. Empêcher les enfants d'aller à l'école est impardonnable et contre-productif à leur propre cause.
Mais de grâce, ne mettons pas le régime Biya et les séparatistes à pied d'égalité en matière de responsabilité dans cette crise.
L'un est un état qui avec tous ses moyens qui est à l'origine de cette crise et qui l'a exacerbée à chaque étape. Ils le font en notre nom et avec nos impôts.
L'autre est un groupe désespéré, frustré qui a décidé de répondre à des décennies de violence avec la violence, malheureusement pour nous. Ils ne le font ni au nom de l'état du Cameroun, ni avec l'argent de nos impôts.
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C'est dans ce contexte que nous devons parler et agir. Allons-nous continuer à soutenir un état qui agit dans l'injustice et dans l'illégalité, tout simplement parce que c'est en direction des Anglophones pour le moment?
Nous sommes à quelques jours de la fête de l'unité nationale. Qu'allons-nous dire et faire pour commencer à redresser les torts commis en notre nom et recommencer à bâtir l'unité nationale? That is the question.