• Plusieurs africains se trouvent actuellement en Ukraine
• Parmi ces africains, se trouvent 20 000 camerounais
• Ils sont actuellement dans des conditions difficiles bloqués à Kiev
Dans sa parution de ce lundi 28 février, le journal l'Anecdote annonce qu'au moins 20 000 camerounais sont actuellement bloqués à Kiev, et subissent de plein fouet les conséquences collatérales de la guerre entre les armées ukrainiennes et russes.
"Depuis le début des bombardements de l'armée russe sur l'Ukraine, un vent de panique générale s'est emparée des populations qui cherchent désespérément refuge auprès des pays frontaliers...Plusieurs centaines de compatriotes et d'étudiants pour la plupart, coincés entre deux feux, envoient des cris de détresse en direction de Yaoundé à l'effet d'être évacués", écrit le journal de Jean-Pierre Amougou Belinga dans sa livraison de ce lundi 28 février.
A la Une, le journal annonce qu'au moins 20 000 Camerounais sont bloqués dans la capitale ukrainienne.
En Ukraine, des étudiants africains vivent la guerre au rythme des Ukrainiens. Ils sont nombreux à être sans nouvelle de leurs ambassades. Isolés, sans plan d'évacuation ni numéro d'urgence à contacter, ils vivent très mal la situation et appellent leurs gouvernements à organiser leur rapatriement. Témoignages
« Nous ne recevons aucune information, aucune directive. Tout ce que j’ai comme réconfort, c’est mon papa et ma maman qui m’appellent. » a-t-il confié à TV5 Monde
À 23 ans, Lilian se sent bien seul dans son appartement de la grande ville industrielle de Kharkiv. La ville n’est pas tombée aux mains des troupes russes, mais des combats intenses se poursuivent dans la zone, selon le Pentagone. Comme de nombreux étudiants africains, Lilian n’a reçu aucun signe de la part des autorités camerounaises depuis le début de l’invasion russe.
« Je me sens isolé parce que je n’ai aucune nouvelle de mon ambassade. J’ai même envie de dire de nos ambassades, car je ne suis pas le seul Africain dans ce cas. Pourtant, je sais que l’ambassade kenyane a par exemple pris des nouvelles de ses ressortissants, leur disant que s’ils se rendent à la frontière avec la Pologne, à Lviv, ils seront pris en charge là-bas. Nous, nous n’avons rien. »
Depuis deux jours, le quotidien de l’étudiant camerounais en master de management s’est transformé en cauchemar. Dans la nuit de mercredi à jeudi, à 4 heures du matin, le tremblement des vitres de son immeuble et les bombardements le tirent de son sommeil.
« Avant ça, tout était calme. On ne savait pas que l’on pouvait se réveiller comme ça, du jour au lendemain, avec la boule au ventre », explique Lilian, la voix monocorde.
Pour tromper l’angoisse de l'isolement, le jeune homme a proposé à l’un de ses amis camerounais de quitter sa chambre étudiante pour venir vivre avec lui.
« Il est venu avec moi car c’est mieux qu’être seul », explique-t-il.
Depuis deux jours, les deux amis ont dû s’adapter au danger imminent. Faute de pouvoir fermer l’oeil la nuit, ils profitent des moments d’accalmie, dans la journée, pour pouvoir se reposer un peu. À la moindre sirène, les jeunes hommes « courent » dans le sous-sol du bâtiment. C’est là qu’ils ont décidé de passer toutes leurs nuits.
« Les gares et les banques sont fermées, les métros sont à l’arrêt, les bus aussi. Les bombardements se déroulent à une extrémité de la ville. Cela fait deux jours que des gens dorment dans les métros », décrit Lilian.
À 23 ans, l’étudiant camerounais est réaliste. « Mes parents ont peur pour moi, j’ai peur aussi. On ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. Après m’être fait réveiller par des bombardements, je m’attends à peu près à tout », argue-t-il.
Ce qu'attend le ressortissant camerounais, c’est un plan d’évacuation de la part de son pays.
« Je ne demande pas de l’aide gratuite. Je peux me payer un billet d’avion pour me rendre au Cameroun. Mais sans communication ni plan d’évacuation, je suis livré à moi-même ici.»