J’ai retrouvé cette correspondance du 22 janvier 2022, adressée à mon président, Samuel Eto’o, sur le non-respect de certaines dispositions de nos statuts. Vous remarquerez que mon interpellation date de moins de deux mois après notre élection au comité exécutif, le 11 décembre 2021.
Pour ce crime de lèse-majesté et avoir retourné quelques jours plus tard un chèque d’un million de FCFA, j’aurais pour toute réponse droit à mes premières sanctions dont la plus immédiate fut la rétention par le président, de ma quote part de billets de stade alloués aux membres du Comité exécutif pendant la CAN 2019 . Le mois d’après cette correspondance, je serai suspendu pour trois mois lors du Comex de Limbé, sans aucune procédure, avec en prime une belle petite mise en garde : « vous savez, Monsieur Guibai, j’ai les bras longs de jour comme de nuit ». Ce même jour, j’avais également eu droit à cette confession :
« Vous ne pouvez rien contre moi, vous ne pouvez rien contre moi, les camerounais m’aiment, les camerounais m’aiment ». Je lui ai dit que moi aussi je l’aimais beaucoup, que je détestais à jamais le Barca à la suite de son transfert pour l’Inter, mais que cela n’enlevait rien à son obligation de respecter nos textes. Que l’amour que j’ai pour lui, c’est au bistrot, au quartier, et que ici il s’agissait de travail. Que lui-même avait beau aimer le Cameroun qu’il ne manquait pas de réclamer ses primes, qu’il ne pouvait jouer sans percevoir ses primes. Il y a donc des limites à l’amour.
Ce jour, le dernier où j’ai eu l’occasion de lui parler, j’aurais dû, puisqu’il connaît mieux l’Italie que moi; lui rappeler cette publicité de Pirelli : « Sans maîtrise, la puissance n’est rien ».
Grand joueur, il l’a été incontestablement ! Légende ? Certainement, pour ce qu’il a accompli. Manager ? Je ne peux juger l’homme, si ce n’est le peu de temps où je l’ai vu à l’œuvre et à l’épreuve. Chaque fois qu’il fallait piétiner le bon sens et tordre le cou aux textes de la Federation, il se retranchait toujours derrière cette formule caractéristique de sa très grande puissance et de sa certitude que les lois sont faites pour les autres, uniquement pour les autres. Pas pour lui ! Il disait toujours : « j’assume ! ». Il pouvait se le permettre ; à l’époque, j’étais l’une des rares voix au Comex à m’en offusquer, et je regrettais que même ceux qui avaient étudié le droit ou l’enseignaient, s’accommodaient de cette triste pièce de théâtre. Mais ça, c’est une autre affaire, un autre épisode !
Trouvez-moi un titre à ce petit texte svp