• Yakoubou Yakan Abassa était employé à la Crtv
• Ses droits n’ont pas été payés
• Il est hospitalisé à Yaoundé
L’information est restée sous cape depuis plusieurs jours. Mais elle a commencé à faire le tour des réseaux sociaux il y a quelques minutes. En effet « un retraité de la Crtv est entre la mort et la vie faute des moyens pour se soigner car ses droits légitimes ne sont pas payés par son ancien employeur la Crtv (retenues pension vieillesse).Yakoubou Yakan Abassa est à l'hôpital général, à la réanimation. Les visites sont interdites. Il est nourri par sonde », peut-on lire sur la page Facebook d’Oumarou Mamoudou. Selon les membres de sa famille toutes les démarches initiées par la famille auprès des autorités compétentes pour percevoir les droits de la victime et la prendre en charge sont restés vains. La famille ne sait plus à quel saint se vouer, puisqu’elle manque de moyens. Du côté de l’hôpital, la prise en charge pourra s’arrêter étant donné que la famille n’a pas épongé les premières factures.
Une mauvaise habitude
En 2011 déjà, le collège des délégués du personnel avait adressé une correspondance au chef de l’Etat, pour dénoncer les mauvaises conditions de travail. Les employés de la Crtv en avaient assez des «fausses promesses» de leur directeur général, concernant leur revendication quant à l’amélioration des conditions de travail. Depuis des decennies, nous apprend Benoît Manyakon, délégué du personnel, l’ancien directeur avait promis de résoudre notre situation sociale à chaque fois qu’il a été interpellé, mais jamais nous n’avons eu de suite favorable». Face à cette situation, le collège des délégués du personnel avait porté les récriminations des journalistes et technico-artistiques de la Crtv, non pas au ministre de la Communication, encore moins au Premier ministre, mais au chef de l’Etat Paul Biya. En effet, le 20 septembre 2011, le collège des délégués avait adressé une correspondance sous le couvert du directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou.
Cette lettre, qui porte le cachet «courrier arrivée» du secrétariat général de la présidence de la République comportait six griefs. Il s’agissait de: la lourde dette intérieure qui, depuis la création de la Crtv, n’a connu aucune amorce de paiement; du traitement discriminatoire des personnels; l’assurance maladie qui ne prend pas en compte l’environnement familial du travailleur; l’absence de revalorisation des salaires; l’absence des textes réglementant les avantages à accorder aux responsables nommés; l’absence du 13e mois. Ces facteurs ci-énumérés, «minent l’enthousiasme et l’ardeur des valeureux citoyens qui travaillent nuit et jour à la Crtv», regrettait Benoît Manyakong. Au bord du naufrage Les employés de la Crtv attiraient ainsi l’attention du chef de l’Etat, dont ils disaient qu’ils ont accompagné «fidèlement» et «fièrement» les actions depuis le congrès de l’Union nationale du Cameroun (Unc) en 1985 à Bamenda, jusqu’au congrès du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en 2011 à Yaoundé. Soucieux des missions de service public assignées à la Crtv, les délégués du personnel demandaient au chef de l’Etat d’épargner la chaîne de télévision nationale du naufrage. Car, au plan interne, apprend-t-on, toutes les voies avaient déjà été épuisées.