De nombreux demandeurs de visa pour la France se plaignent depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. Il est impossible de prendre rendez-vous sur la plateforme conçue à cet effet. Dans la foulée certains activistes avaient indiqué que l’Ambassade de France au Cameroun refuse de délivrer des visas au Cameroun. Le nouvel ambassadeur Thierry Marchand dont la nomination a fait couler beaucoup de salive à cause de son profil militaire (général de l’armée française), a été indexé par certaines sources.
Il n’en est rien. Si le service de prise de rendez-vous est indisponible depuis plusieurs semaines, c’est parce qu’il a simplement été victime d’un hacking. Selon une source interne à l’ambassade de France au Cameroun citée par nos confrères de Camerounactuel, un réseau mafieux a pris le vilain plaisir de lancer ses serveurs à l’assaut des créneaux disponibles pour les rendez-vous en ligne. Les robots prennent tous les créneaux disponibles que les hackeurs revendent à prix d’or.
« Des officines illégales préemptent automatiquement, et grâce à plusieurs serveurs informatiques, l’ensemble des créneaux de rendez-vous que nous proposons. Une fois l’agenda de prise de rendez-vous saturé, ils vendent les créneaux qu’ils ont réservé à très fort prix, ce qui est illégal et rallonge considérablement les délais d’attente pour tous les demandeurs . Comme ils arrivent à prendre quasiment tous les rendez-vous, les demandeurs de visa ont l’impression que l’ambassade ne délivre plus de visa », indique la source.
Des demandeurs de visa contactés sont par contre convaincus que le business est bien huilé. Les cerveaux du gang selon ces demandeurs pourraient bien se retrouver au sein de l’ambassade. Pour ces personnes désespérées, ce sont les employés de l’ambassade de France au Cameroun qui se sont entendus avec des personnes de moralité douteuses pour détourner les créneaux afin de les revendre plus cher.
Pour l’heure, le général Thierry Marchand n’a communiqué sur cette situation qui affecte dangereusement les activités de plusieurs opérateurs économiques coincés au Cameroun.
Ce n’est pas la première fois qu’une plateforme institutionnelle est victime d’attaque cybernétique au Cameroun.
Le service des passeports attaqué
Ils s’appellent Eugène Nyambi et Wilfried Nguefack. Ils ont eu l’idée de cloner le site de la Délégation Générale à la Sureté Nationale (DGSN) dédié à l’enrôlement des Camerounais pour l’établissement des passeports. Des dizaines de Camerounais ont été pris dans le piège. Alors qu’ils pensaient s’enregistrer pour se faire établir leurs passeports, ils livraient sans le savoir leurs données personnelles à ces deux cybercriminels. Pire, Eugène Nyambi et Wilfried Nguefack ont réussi à soutirer plus de deux millions de francs CFA à leurs victimes.
Les deux apprentis pirates sont désormais entre les mains de la police. Ils seront présentés dans les prochains jours au procureur de la République afin qu’ils répondent de leurs actes.
Pour rappel, les cybercriminels, ont profité de la négligence de la DGSN qui n’a pas sécurisé tous les noms de domaines qui ressemblent au site officiel www.passcam.cm. Les pirates ont donc dupliqué le site original de la DGSN pour tromper la vigilance des usagers et collecter leurs données personnelles et leur extorquer de l'argent. Pour se faire, ils ont juste créé un site avec le nom de domaine www.passcam.com.