Haman Mana répond à Georges Dougueil qui réplique : un échange vif au cœur du débat médiatique camerounais

Une nouvelle passe d’armes oppose deux figures du journalisme camerounais, après la critique acerbe publiée par Haman Mana, directeur de publication du quotidien Le Jour, à l’encontre d’un article de Georges Dougueil paru dans Jeune Afrique. L’échange, qui a débuté par une analyse technique du travail journalistique, a pris une tournure personnelle et acrimonieuse.

Dans un texte intitulé « Médiatude », Haman Mana avait disséqué l’article de Dougueil portant sur Ferdinand Ngoh Ngoh et les conjectures entourant la formation du prochain gouvernement. Il en avait conclu, après examen des genres journalistiques, que le papier se résumait à une accumulation de ragots, ne retenant comme information vérifiable que la simple rencontre entre le président Paul Biya et son secrétaire général.

La réponse de Georges Dougueil, publiée sous forme de commentaire cinglant, n’a pas tardé. Le journaliste de Jeune Afrique réplique sur un ton nettement moins académique : *« Mon conseil : quand ton séminaire d’intermittent du spectacle se sera achevé, fais gaffe, l’exil à 62 piges, dans le froid nord-américain rend aigri et méchant [...] On en reparlera, je l’espère, avec ton troupeau d’admirateurs énamourés. »*

Cette attaque personnelle, faisant allusion à l’exil de Haman Mana et à son âge, marque un net déplacement du débat : on passe d’une controverse professionnelle sur la déontologie et la méthode journalistique à un règlement de comptes ad hominem.

Le ton employé a surpris de nombreux observateurs des médias, habitués à des joutes plus contenues. Il révèle les tensions et les rivalités parfois souterraines qui traversent le paysage médiatique camerounais, où l’analyse de l’actualité politique est un exercice hautement sensible.

Alors que Haman Mana fondait sa critique sur les canons du métier – source, vérification, genre – la réplique de Dougueil semble éviter le fond pour frapper la personne. Cet épisode illustre la fine frontière entre critique confraternelle et polémique personnelle, surtout lorsque sont en jeu l’interprétation des arcanes du pouvoir et la crédibilité de l’information.

Pour l’instant, Haman Mana n’a pas publiquement réagi à cette pique. Le débat, quant à lui, dépasse désormais le seul article incriminé et pose une question plus large : dans un environnement médiatique sous tension, comment les journalistes peuvent-ils débattre de leur travail sans basculer dans l’invective ?