La question du harcèlement sexuel en milieu estudiantin a inspiré une littérature aux éducateurs camerounais. Par ses écrits, Emmanuel Pondi, enseignant à l’Université de Yaoundé II, a interrogé le phénomène sur les campus.
Pour l’opportunité qui leur a été offerte, c’est un diagnostic sans complaisance qu’ont posé 23 élèves des classes de terminale des lycées et collèges du Mfoundi sur le harcèlement sexuel, moral et psychologique dans les établissements scolaires. Issus des lycées de Nkolbisson, de Mendong, de Mballa II, des lycées bilingues d’Ekounou et de Mendong, des collèges privés Marie Albert, Jésus Marie et Larousse.
Parmi les causes du harcèlement sexuel, ils citent la consommation de stupéfiants, la puberté mal gérée, la recherche de points, l’immoralité de certains enseignants, le port des tenues extravagantes par les jeunes filles, l’exposition aux médias et aux réseaux sociaux, la pauvreté de certains élèves, le laxisme de certains responsables d’établissements qui ne punissent pas vigoureusement les auteurs. Les harceleurs procèdent au retrait de points à ceux qui repoussent leurs avances, les humilient, les menacent de renvoi, voire même de mort. Ils exercent des violences verbales et physiques sur les victimes.
Les conséquences sont parfois inimaginables : échecs, grossesses non-désirées, infections sexuellement transmissibles, vih/sida, décrochage scolaire, dégoût scolaire et pour la discipline dispensée par l’auteur du harcèlement, tentative de suicide. Les apprenants, conscients de ce qu’aucun problème ne peut rester sans solution, conseillent que les parents réduisent l’argent de poche des enfants, qu’ils dialoguent avec ceux-ci sur la sexualité.
Au niveau de l’établissement, les élèves proposent que les responsables veillent à la conformité des tenues des filles spécifiquement, qu’ils conscientisent les enseignants, qu’ils organisent des causeries éducatives aussi bien pour les élèves que les enseignants.
Cette consultation des jeunes sur les défis de leur temps proposée par la délégation départementale des Enseignements secondaires du Mfoundi, en collaboration avec le quotidien Mutations et l’organisation non-gouvernementale (Ong) PichNet, offre un vivier d’idées à ceux qui sont préoccupés par la recherche de solutions à ces fléaux sociaux en milieu scolaire.
Parfait Eloundou Enyégué, l’un des initiateurs de cette compétition et enseignant à la Cornell University aux Etats-Unis, aura réussi à apporter sa pierre à l’édifice pour sortir la jeunesse des fléaux sociaux.