Hausse du prix de la bière : les Camerounais vont s’énerver

Biere Cameroun Prix de la bière

Fri, 31 Jan 2025 Source: Terre promise n°217 du 29 janvier 2025

Le déficit de l’offre des sociétés brassicoles par rapport à la demande toujours croissante des boissons hygiéniques, continue de soutenir la tendance haussière des prix chez les grossistes et les détenteurs des débits de boissons.

On croyait le mouvement passager. Que non ! Malgré les injonctions répétées du ministre du Commerce, Luc Magloire MBARGA ATANGANA, le prix de la bouteille de bière de 65 cl, officiellement homologué à 700 FCFA, n’arrête de grimper de manière inattendue. Dans les débits de boissons et autres buvettes de quartier, on est passé de 700 FCFA à 750 FCFA, puis à 800 FCFA, à prendre ou à laisser. Comme disent certains consommateurs invétérés, « même à 1000 FCFA, on va toujours boire ». Apparemment ça fait beaucoup de bien lorsqu’on a envie de se refaire le moral après de rudes épreuves de la vie ».

Approchés à Douala, Yaoundé et Bafoussam pour en savoir davantage, les grossistes tiennent le même langage, à savoir, que le rythme de mise à disposition des boissons hygiéniques est devenu extrêmement lent. Pourtant, affirment les uns et les autres, ces trois métropoles abritent des unités de production de bière qui donnent l’impression de tourner 24h/24. De plus en plus, ajoutent-ils, le casier de 12 bouteilles de bière de 65 cl revient à 8400 FCFA, soit 700 FCFA l’unité. Lorsqu’on y applique les marges bénéficiaires, il est impossible de s’aligner sur les prescriptions du ministère du Commerce. En plus, ironisent certains, la rareté d’un bien économique induit inéluctablement l’augmentation de son prix sur le marché. En clair, les sociétés brassicoles doivent relancer leur production afin d’approvisionner convenablement le marché de la bière en panne.

Le Gouvernement doit chercher à y voir clair

Du côté des détaillants et autres comptoirs isolés de vente de bière, l’heure est au désarroi permanent. Hier, servis devant la porte de leurs ventes à emporter, ils sont, de plus en plus, obligés de prendre des taxis en course pour parcourir les dépôts de boissons du quartier Bepanda à Douala, Etoug-Ebe à Yaoundé, ou Tougang à Bafoussam pour se ravitailler. Souvent, estiment-ils, ces tours sont faits four rien parce que les marques de bière sollicitées ne sont pas toujours disponibles en totalité.

Conséquences : le casier de 12 bouteilles de bière de 65cl est acheté à 9000 FCFA, soit 750 FCFA l’unité. Dans ce cas, murmurent certains propriétaires de bars, comment peut-il en être autrement que de proposer aux clients la bouteille de bière de 65cl au prix de 800FCFA, juste pour avoir un bénéfice de 50 FCFA. Plus grave encore, ces agents économiques prennent le temps d’expliquer que c’est sur cette marge de 50 FCFA qu’il faudrait imputer le loyer, les impôts et les tracasseries des agents communaux qui trouvent toujours le moyen d’embarrasser les détenteurs des débits de boissons très mal en point en ce moment.

Que faire donc dans cet environnement de pénurie de bière et de hausse illicite compréhensible du prix des boissons hygiéniques ? Tout naturellement, baisser les bras ne serait pas la solution. Peut-être est-il réaliste d’inviter le Gouvernement à s’impliquer dans le fonctionnement actuel de la chaîne de production des boissons hygiéniques pour identifier les causes du déficit de l’offre observé sur le marché cers derniers mois. Et agir…

Source: Terre promise n°217 du 29 janvier 2025