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'Hautes instructions' : un leader politique dit ses vérités à Ngoh Ngoh

Samuel Billong dénonce la fin de la gratuité du test PCR décidée par le Sg/Pr

Sun, 17 Apr 2022 Source: Mutations du 16-4-2022

Samuel Billong dénonce la fin de la gratuité du test PCR décidée par le Sg/Pr, qu’il accuse de faire de l’ombre au Premier ministre.

La gestion « sur hautes instructions » du Cameroun agace de plus en plus le Mouvement réformateur (Mr), un parti dit alternatif présidé par l’ingénieur polytechnicien Samuel Billong. Dans une nouvelle sortie au vitriol, ce dernier attaque la dernière « instruction présidentielle » transmise au Premier ministre le 04 avril par le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), Ferdinand Ngoh Ngoh, relativement à la fin de la gratuité du test PCR recommandé dans la lutte contre le Covid-19.

Le président du Mr pense, en effet, que cette décision a été prise dans le dos du chef du gouvernement et que ce dernier n’en a été qu’au moment de sa mise en œuvre, via le secrétaire général de ses services et au même moment que les internautes sur les réseaux sociaux. À travers cette méthode qui commence à s’enraciner dans les usages du pouvoir, juge-t-il, « le Sg/Pr assume entièrement le rôle du Premier ministre en ce qui concerne la coordination gouvernementale ».

Sur la forme, dénonce Samuel Billong, « cette correspondance confirme la dérive fortement dénoncée par nos concitoyens qui finissent par tourner en dérision les « hautes instructions » dans le fonctionnement du pouvoir exécutif de notre pays, qui se caractérise par la prééminence du secrétaire général de la Présidence, reléguant le Premier ministre à un rôle de figurant dans le contexte d’une quasi-absence du président de la République sur la scène nationale ».

Il note que le chef de l’Etat n’a plus présidé de conseil ministériel depuis le 16 janvier 2019. Or, selon la Constitution, poursuit-il, « en cas d’empêchement temporaire, le président de la République charge le Premier ministre ou, en cas d’empêchement de celui-ci, un autre membre du gouvernement d’assurer certaines de ses fonctions, dans le cas d’une délégation expresse (article 10, alinéa 3). Samuel Billong appelle au strict respect de la Constitution « afin éloigner la perspective d’une grave dégradation de la situation sociopolitique du pays déjà insupportable pour les populations ».

Pour le reste, si l’engouement pour le dépistage reste très faible dans le pays, cette formalité n’étant désormais imposée qu’aux personnes qui entrent au Cameroun depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations (Can), nombreux sont ceux qui, comme le président du Mr, trouvent inopportun que la Présidence qui gère par ailleurs la Task Force Covid-19 créée en avril 2021, ait fixé un taux forfaitaire de 30.000 Fcfa pour le test.

Or, explique Ferdinand Ngoh Ngoh, cette mesure a été instruite par Paul Biya, « au regard de la persistance de la pandémie » et « des contraintes budgétaires qui découleraient de la gratuité desdits tests ». Pour Samuel Billong, en tout cas, « la persistance alléguée de la pandémie du Covid-19 ne repose sur aucune base solide au moment où les gouvernements à travers le monde, y compris dans la zone CEMAC, sont entrain de lever les restrictions dues au Covid-19, la tendance générale étant à l’amélioration ».

Contraintes budgétaires

Samuel Billong dit ne pas comprendre que le gouvernement qui invoque aujourd’hui des contraintes budgétaires pour justifier son choix « ait paradoxalement assumé la gratuité de ces tests, mettant en difficulté les finances publiques et favorisant en conséquence des réseaux de trafiquants des faux tests PCR alors que le paiement du test imposé aux voyageurs a été une manne financière pour certains États au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19 ».

Tout en rappelant que la gestion par le gouvernement du Covid-19, « caractérisée par l’absence de réel soutien aux opérateurs économiques nationaux malgré l’alignement systématique et injustifié (…) aux mesures restrictives de riposte anti-Covid-19 prise par les pays occidentaux, a contribué à aggraver la situation économique du pays », le leader du Mr exige la levée de « toutes les mesures de restrictions anti-coronavirus qui continuent à impacter l’économie nationale ou, le cas échéant, à les restreindre aux mesures de précaution sur les voyageurs âgés de plus de 70 ans en provenance des pays à risque ».

Source: Mutations du 16-4-2022