Hervé Parfait Mbapou se livre : révélations exclusives sur l'affaire qui secoue le Cameroun

Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, Hervé Parfait Mbapou, figure centrale d'une affaire d'escroquerie présumée impliquant les plus hautes sphères du pouvoir camerounais, sort du silence. Libéré le 20 septembre après 68 jours de détention, il livre sa version des faits et conteste les accusations portées contre lui.

Une libération sous conditions



Mbapou précise d'emblée les conditions de sa libération : "Contrairement à ce que certains disent, il ne s'agit pas d'une remise en liberté provisoire. C'est une mainlevée de notre détention." Cependant, il ajoute : "À la grande surprise de mes coprévenus et de moi-même, les autorités nous ont cependant demandé de ne pas sortir du pays sans les prévenir." Cette situation ambiguë laisse planer le doute sur la suite judiciaire de l'affaire.

Une arrestation "involontairement provoquée"



Concernant les raisons de son arrestation, Mbapou affirme à Jeune Afrique : "Je ne sais pas pourquoi j'ai été arrêté. Tout cela est une machination." Il reconnaît néanmoins avoir "involontairement provoqué cette arrestation" en envoyant "trois messages vocaux privés au contre-amiral Joseph Fouda" le 20 juin. Il explique : "J'étais en colère et j'ai donc été un peu excessif. Je l'ai menacé de tout révéler de certaines affaires."



Des liens avec Joseph Fouda

L'interview révèle également les liens entre Mbapou et le contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président Paul Biya. Mbapou affirme avoir fait sa connaissance en 2015, par l'intermédiaire d'un journaliste nommé Thierry Roland-Enom Otam. Il précise : "C'est bizarre d'ailleurs : les enquêteurs n'ont jamais cherché à l'interroger alors qu'il travaillait jusqu'à une date récente au cabinet du directeur général de Camwater."



Une affaire aux ramifications complexes

L'affaire Mbapou a pris une ampleur considérable, impliquant potentiellement la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) et des proches de la première dame Chantal Biya. Mbapou conteste fermement être "le cerveau d'un réseau d'escroquerie, dont Joseph Fouda n'aurait été qu'une victime."



Un dossier toujours ouvert



Malgré sa libération, Mbapou souligne que l'affaire n'est pas close : "Le dossier n'est donc visiblement pas classé. Je ne sais pas pourquoi." Cette incertitude laisse présager de nouveaux développements dans cette affaire qui continue de secouer les plus hautes sphères du pouvoir camerounais.

Cette interview exclusive à Jeune Afrique apporte un éclairage nouveau sur une affaire qui mêle politique, justice et intrigues au sommet de l'État camerounais. Les déclarations d'Hervé Parfait Mbapou, bien que sujettes à caution, ne manqueront pas d'alimenter le débat et les spéculations sur les véritables enjeux de cette affaire complexe.