L’escale de François Hollande au Cameroun, met de l’effervescence et de l’euphorie, dans le sérail et dans l’opinion.
Pour l’escale annoncée de 6 heures de temps du numéro un français, arrivée prévue le 3 juillet à 16h50, et départ à 23h20, les rafles et des arrestations se multiplient dans les quartiers de la capitale.
Hier mercredi à Etoudi, un quartier proche du palais présidentiel, avec pour motif de contrôler les cartes nationales d’identité (CNI), la police a effectué des rafles et plusieurs personnes sans CNI ont été interpellées.
Au marché Mokolo, les éléments de la police ont « sauté » sur les revendeurs qui tentaient de manifester contre leurs conditions de travail.
Le gouvernement a entrepris des travaux d’urgence sur la chaussée, reliant l’aéroport Yaoundé Nsimalen au centre-ville, itinéraire qu’empruntera le président français. Les poteaux électriques sont repeints à la peinture blanche.
Objectif inavoué: Donner au macadam et à la capitale fière allure. Les camerounais souhaitent que pareilles visites se reproduisent pour que les trous sur les routes soient bouchés.
A Douala, l’activiste André Blaise Essama, a été convoqué par la Direction de la surveillance du territoire, où il a subi un interrogatoire musclé, motif de cette convocation, l’activiste a « décapité » la statue du Général Leclerc, « la police m’a demandé de remettre sa tête pour qu’on me libère, je refuse, j’exige que la France me porte plainte et non le Cameroun. Je suis prêt à être devant les juges de la justice », écrit, depuis sa cellule, l’activiste sur sa page Facebook. Il indique que c’est sa façon de souhaiter la bienvenue au président français.
Pour revenir à la visite du président français, un entretien d’une heure de temps est prévu entre Biya et Hollande au palais de l’Unité. Au même moment, sont prévues des rencontres entre parlementaires camerounais et français et la délégation d’hommes d’affaires et d’investisseurs camerounais.
Au menu des échanges entre Biya et Hollande, des faisceaux permettent de croire que le cas de l’avocate française Lydienne Yen Eyoum, condamnée à 25 ans de prison, sera abordé. Le volet économique aussi avec la France qui perd beaucoup de part de marchés au Cameroun au profit de la Chine dans un pays avec lequel, Paris a des relations presque séculaires mais parfois tumultueuses, et qui voit la montée d’un sentiment anti français, attisé par quelques médias.
Mauvaise nouvelle pour les médias, aucune conférence de presse n’est prévue. Les journalistes auront droit à une « déclaration » à la presse, indique le programme établi par le cabinet civil de la présidence de la République.