Les Camerounais sont choqués de voir Brenda, la fille du président de la République entretenir une relation amoureuse avec une personne de même sexe. L’homosexualité étant considérée comme une infraction prévue et punie par la loi, beaucoup d’analystes se demandent si Brenda Biya devrait se soumettre aux lois de son pays. Le sort peu enviable réservé au célèbre homosexuel Shakiro est gravé dans les mémoires.
Contrairement aux idées répandues dans les médias qui font du Cameroun un Etat hostile aux homosexuels, le pays de Paul Biya s’est toujours distingué par un traitement au cas par cas. Tous les homosexuels ne sont pas logés à la même enseigne.
Après le passage au Cameroun du couple Bengono, il est difficile d’affirmer sans hésiter que le Cameroun est un territoire hostile aux homosexuels. En effet le Camerounais Bengono Raoul et son époux n’ont pas été inquiétés par les autorités camerounaises durant leur séjour alors que l’homosexualité est une infraction prévue et punie par le code pénal camerounais. Cette tolérance vis-à-vis de certains homosexuels ne date pas d’aujourd’hui. Interrogé sur le traitement réservé aux homosexuels dans son pays en 2013, le président Paul Biya avait indiqué que les mentalités étaient en train de changer et qu’il y avait de l’espoir.
« Nous avons récemment appris que des personnes condamnées pour homosexualité avaient été libérées, donc les mentalités sont en train d'évoluer, il ne faut pas désespérer », avait déclaré Paul Biya faisant allusion à Jonas Singa Kumié et Franky Djome arrêtés dans une voiture en tenues de femmes en 2011 et jugés pour homosexualité.
Condamnés dans un premier temps pour pratiques homosexuelles, leur jugement fut annulé en 2013 par la cour d’appel du Centre.
« La Cour d'appel a estimé que la juridiction inférieure avait fondé sa décision sur des aveux extorqués à Jonas et Franky sous la contrainte, alors qu'ils étaient en garde à vue dans les locaux de la police. Elle a critiqué l'accusation pour n'avoir présenté aucun témoin ayant effectivement vu commettre les actes incriminés et pour s’être appuyée sur la déposition d’un inspecteur de police, qui s’était contenté de valider le rapport d’un de ses collègues », rapporte Human Rights Watch.