• Il n’y a pas de place pour les LGBTI au Cameroun
• Aucune loi ne les protège
• Alice Nkom et Human Rigths Watch trouvent que ce n’est pas normal
L’Organisation non gouvernementale (ONG) Human Rigths Watch a communiqué de nouvelles données qui montrent que les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes (LGBTI) ne sont pas suffisamment protégés au Cameroun. L’organisation a lancé un appel urgent aux autorités camerounaises afin qu’elles veillent davantage à la protection de ces personnes et traduire leurs agresseurs devant la justice.
Selon Human Rights Watch, il y a une augmentation des cas de violence et d’abus commis contre les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres et intersexes dans le pays dirigé par Paul Biya Cameroun.
Depuis le 09 mars, les forces de sécurité ont arbitrairement arrêté au moins six (06) personnes et en ont placé onze (11) en détention, toutes victimes d’attaques commises par des bandes, pour avoir prétendument eu des rapports sexuels consentis entre personnes du même sexe et pour non-conformité de genre. Deux (02) d’entre elles ont été passées à tabac par des gendarmes lors de leur détention.
Alice Nkom est une avocate militante des droits humains. Elle trouve que l’arsenal juridique en place au Cameroun ne protège pas suffisamment les personnes homosexuelles ou intersexes : « La criminalisation par le Cameroun des relations sexuelles entre personnes du même sexe non seulement constitue une violation de ses obligations découlant de sa loi nationale et du droit international, mais elle génère une atmosphère de violence et de haine à l’égard des personnes LGBTI ».
Bien avant elle, la chercheuse de Human Rigths Watch en Afrique centrale, Ilaria Allegrozzi avait abondé dans le même sens : « La loi du Cameroun qui criminalise les rapports sexuels entre personnes du même sexe a créé un climat dans lequel des Camerounais et les forces de sécurité se permettent d’agresser et d’abuser de personnes LGBTI en toute impunité ».
Actuellement au Cameroun, les rapports consentis entre personnes du même sexe constituent un crime passible d’une peine de six (06) mois à cinq (05) ans de prison et d’une amende de vingt mille (20 000) à deux cent mille (200 000) francs CFA.
Face aux pressions extérieures de plus en plus constantes et les cas de violences qui peuvent compromettre la cohésion nationale, le gouvernement peut décider d'alléger les sanctions pénales, d'appliquer la loi pour les personnes qui violentent les LGBTI, de réprimander les forces de l'ordre et de sécurité qui intimident la communauté des LGBTI...