La série de présentation de lettres de créances, entamée la veille, s’est poursuivie jeudi au palais de l’Unité. La journée était consacrée, dans l’ordre, aux ambassadeurs désignés d’Allemagne, Holger Mahnicke, du Sénégal, Vincent Badji, et de Turquie, Hüsnü Murat Ülkü. Aussi le palais de l’Unité a-t-il conservé son lustre et son panache de la veille : tapis rouge, jets d’eau, interminable haie d’honneur de la Garde présidentielle (Gp).
Celle-ci disposait de surcroit d’une compagnie d’honneur à trois sections et d’une section musique. Une musique qui a vibré à la cadence du ballet des trois hôtes du jour, pour l’agrément des honneurs militaires. Ceux-ci commençaient, à proprement parler, par l’hymne national du Cameroun et s’achevaient, au départ de chaque ambassadeur, par l’hymne national de son pays.
Le plénipotentiaire s’inclinant à chaque fois, devant le drapeau de la République et sa garde. Les troupes de la Gp étaient placées sous le commandement du chef de bataillon Ambroise Sorel Bifounou Ndongo. Dans la tradition diplomatique, et selon les experts qui en font l’exégèse, la présentation des lettres de créance marque l’entrée officielle et solennelle en fonction d’un nouveau chef de mission diplomatique. La cérémonie est un rituel d’une minutie et d’une rigueur protocolaire qui ne laissent nulle place à la fantaisie ou à l’improvisation.
Avant ce jour de gloire pour l’ambassadeur, le pays hôte aura accepté le principe de son accréditation. Le diplomate aura présenté ses « lettres figurées » au ministre en charge des Relations extérieures. L’instant décisif a pour cadre le troisième étage du palais de l’Unité, au salon dit « des ambassadeurs ». De part et d’autre de la grande salle, sont placés les proches collaborateurs de l’ambassadeur. En face d’eux, ceux du chef de l’Etat.
En l’occurrence, le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le directeur du Cabinet civil, Martin Belinga Eboutou, le chef d’Etat-major particulier, le général de brigade aérienne, Emmanuel Amougou, le commandant de la Garde présidentielle, lieutenant-colonel Raymond Jean Charles Beko’o Abondo.
En retrait sur l’axe central, se place le président de la République. A plusieurs mètres devant lui, le chef du protocole d’Etat introduit et campe l’ambassadeur. Celui-ci prononce la phrase rituelle : il présente, au même moment que celles de retrait de son prédécesseur, les lettres par lesquelles il est accrédité en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire. Il s’avance ensuite et tend le document au président de la République. Celui-ci en prend possession et échange une poignée de main avec son hôte. S’en suivent la présentation des proches collaborateurs et une brève audience à huis que chef de l’Etat accorde à l’ambassadeur ainsi investi dans ses fonctions.
Ce rituel était identique hier pour les trois hôtes du jour.