Le journaliste défenseur d’Amougou Bélinga, Boris Bertolt a diffusé sur les réseaux sociaux des informations qu’il présente comme procès-verbal de l’audition d’un des membres du commando qui a enlevé le journaliste Martinez Zogo dont la dépouille finira par être découverte quelques jours plus tard sur un terrain vague. La démarche de Boris Bertolt vise à démonter que Martinez Zogo n’a jamais été torturé dans l’Immeuble Ekang comme l’avaient révélé J. Remy Ngono et Reporters Sans Frontières (RSF). L’initiative du journaliste a plutôt permis aux internautes d’avoir la confirmation des informations véhiculées dès le début de l’affaire par Martinez Zogo. Il y a bel et un bien une « Prado noire » bourrée de tortionnaires qui ont enlevé Martinez Zogo.
Ce que Boris Bertolt n’a pas montré dans les auditions, c’est la suite des opérations après avoir conduit Martinez Zogo à Soa. Sont-ils par la suite aller à l’immeuble Ekang ? Les morceaux choisis délibérément par Boris Bertolt n’évoquent pas la suite du plan macabre. Pourquoi les enquêteurs avaient-ils investi le sous-sol de l’immeuble Ekang si personne n’avait évoqué le sujet ?
La rédaction de CamerounWeb vous propose quelques extraits des informations publiées par Boris Bertolt.
. Le nommé NZOCKMENPING MITAL Théodore , camerounais, né le 10.10.1997 à Manpang, originaire de l'Arrondissement de DOUME, Département du Haut-Nyong. Région de l'Est, fils de MITAL Athanaze et de NOUGA Hotense, célibataire, Soldat de lere Classe, domicilie à Mimboman Yaoundé, sans antécédent judiciaire, sans distinction honorifique, titulaire de la Carte Nationale d'Identité n°118589089 établie le 11.03.2016, Tel : XXXXXX
Voici les questions et réponses des enquêteurs ( document 1) 1
— « Question : Pouvez-vous donner à l'enquête des précisions sur votre participation active depuis la Brigade de Nkcoilkondi jusqu'à la mort de Martinez Z0GO ?
--Réponse : C'est au niveau de la Brigade que nous avions interpellé le type puisque j'ignorais son identité. Au niveau de la Brigade, comme nous le suivions avec notre Prado noir, nous l'avions cogné au moment où il a cogné la brigade. Au moment où il est sorti pour entrer par le portail, GODIE est sorti de la Prado, et l'a pris. LENOIR débarque de son côté et je sors en troisième position pour leur prêter main forte.
LENOIR était le Chef de bord au départ. –
--- Lorsque GODIE est sorti, LENOIR est aussi sorti. C'est alors qu'ils se sont dirigés vers la cible et j'ai suivi le bruit du Tiezer. Et je suis descendu, on a pris le monsieur que nous avons mis dans le véhicule. J'ai essayé de calmer le monsieur dans la voiture, puis je lui ai mis une cagoule dans sa bouche pour qu'il ne crie pas.
--- L'opération a mis moins d'une minute. La foule sortait quand la cible était dejà dans la voiture. C'est lorsqu'on démarrait déjà notre véhicule que les gars sont sortis de la brigade. --....
--- Puis nous avons fait un démi-tour pour reprendre le chemin du retour. C'est le chauffeur qui connaissait la route. On s'est mis à rouler, je ne savais pas où nous allions. Seul le chauffeur savait ou nous allions. GODJE s'est mis à appeler EBO pour l’orienter sur l’itinéraire. Nous avons garé aré sur une route non bitumée vers Soa»
Puis il y a le rapport de la commission mixte créée par Paul Biya et transmis au tribunal militaire. Voici ce que les enquêteurs de la police et la gendarmerie disent ( document 2) : « A hauteur de cette unité, le véhicule dudit journaliste qui prenait de la vitesse probablement parce qu'il avait senti qu'il était suivi, sera volontairement et violemment heurté sur le flanc arrière droit par le véhicule PRADO dans le but de stopper sa course. Cette action, appelée « drift » va plutôt amener le véhicule à basculer accidentellement sur le portail d'entrée de cette unité. La victime va être violemment interpellée par les trois occupants du véhicule PRADO. Son véhicule est abandonné sur les lieux. Monsieur Zogo est conduit dans un espace obscur vers l'université de Yaoundé 2/Soa.»