La disparition d'El Hadj Mohamadou Ousmanou Abbo, un influent homme d'affaires et membre du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a suscité des interrogations quant à l'avenir politique de la région de l'Adamaoua. Le président Paul Biya a officialisé les obsèques de ce puissant allié local, et des personnalités éminentes ont été appelées à veiller au bon déroulement des cérémonies.
Dans une note du 17 octobre, signée par Sylvain Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de la présidence de la République, il est recommandé à sept ministres et à des personnalités de haut rang du RDPC de prendre toutes les mesures nécessaires pour l'organisation des funérailles.
Ousmanou Abbo était un pilier du régime de Paul Biya dans la région de l'Adamaoua, ce qui en fait une perte considérable pour le parti au pouvoir, en particulier à un moment où des conflits internes affectent le RDPC, notamment dans les régions du Grand Nord. La disparition de cet homme d'affaires influent pose la question de l'orientation future du président Biya dans la région de l'Adamaoua, à l'approche de l'élection présidentielle prévue en 2025.
Les obsèques d'Ousmanou Abbo ont révélé quelques indices quant à la recomposition politique en cours, bien que certaines questions restent en suspens. Jacques Fame Ndongo, ministre d'État et membre du bureau politique du RDPC, a été désigné par le président Paul Biya comme représentant personnel pour les cérémonies.
La cérémonie a rassemblé de nombreuses personnalités, dont des ministres, des lamibé de différents degrés, des représentants de diverses confessions religieuses, des hauts gradés de l'armée et des administrateurs civils. Au cours des funérailles, Jacques Fame Ndongo a élevé Ousmanou Abbo à titre posthume à la dignité de grand cordon du mérite camerounais, l'une des plus hautes distinctions du pays.
Ousmanou Abbo était un militant de la première heure du RDPC et occupait plusieurs postes de responsabilité au sein du parti. Cependant, sa disparition laisse planer des incertitudes quant aux futurs développements politiques au sein du parti, en particulier dans la région de l'Adamaoua.
Le nom de Baoro Théophile, vice-président de l'Assemblée nationale et une figure clé du RDPC dans la région, n'était pas inclus dans le programme officiel des obsèques. Cette omission a suscité des spéculations sur son exclusion délibérée ou une simple erreur. Néanmoins, Baoro Théophile a pris la parole lors des obsèques, suggérant qu'il pourrait jouer un rôle de premier plan dans la recomposition politique à venir.
La disparition d'Ousmanou Abbo ouvre la voie à des défis politiques potentiels dans la région de l'Adamaoua, notamment à l'approche d'un congrès majeur du RDPC, dont la date reste à déterminer.