Le leader de de la United democratic party (Udp) exige toujours le paiement d'une partie de l'argent de la cam- pagne des législatives de 2020.
En colère ! Dans le cadre des concertations permanentes en vue d'améliorer le processus électoral, Elections Cameroon (Elecam) a convié les acteurs politiques et autres intervenants le 11 août 2023 dernier à Yaoundé. Prenant la parole au cours de ce conclave, El Hadj Lawan Bako, Chairman de l’Udp, l'un des partis politiques de l'opposition, est revenu sur ses déboires avec le ministre de l’Administration territoriale (Minat), relatifs au financement par l'Etat de campagne électorale en prélude au double scrutin Législatives et Municipales de 2020. Le leader de l'Udp a confié qu'il n'est pas toujours rentré en possession de la totalité des frais de la campagne électorale, trois ans environ après le scrutin. Et ce, malgré les différentes pétitions auprès de la Commission nationale anti-corruption (Conac) et même d'Elecam. Il a d'ailleurs rédigé une correspondance confidentielle à « la très haute attention du président de la République chef de l'Etat son excellence Paul Biya » à cet effet. Dans cette lettre datée du 2 août 2023, l’homme annonce les couleurs en portant en objet : « acte de fraude, manipulation, abus de confiance d'Etat, incompétences, préjudices causés par le Minat Atanga Nji Paul contre El Hadj Lawan Bako Bochong, président national de l'Udp » A en croire le signataire, l’Udp a présenté 7 listes aux législatives du 9 février 2020 mais Elecam et le conseil constitutionnel n'en n'ont retenu que 6 listes. « Le Minat a sorti par arrêté, un acte illégal attribuant 5 listes au lieu de 6 à l'Udp. Toute chose qui a pour conséquence la réduction du montant du financement de la campagne de l'Udp à 9.929.906 Fcfa, soit le même montant que l'Upc qui avait 5 listes dans cinq circonscriptions alors que l'Udp était présent dans six circonscriptions », dénonce-t-il. Et d’étayer ses propos respectivement avec l'arrêté conjoint Minat/Minfi. A la suite de ce qu'il qualifie d'acte illégal du Minat, El Hadj Lawan Bako précise qu’il a saisi par courrier la Conac qui lui a répondu le 1er septembre 2020 puis par une autre correspondance en date du 22 février 2021. Dans ces différentes correspondances, déclare le leader de l'Udp, la Conac dit avoir transmis le dossier au Premier ministre et avoir par la même occasion écrit au ministre de l'Administration territoriale.
Acte prémédité
A le croire, le Minat a répondu le 6 avril 2021 à la Conac « mentionnant que mon parti Udp a déchargé son argent de campagne 9.929.906, 542 Fcfa sans mentionner que ce montant représentait cinq (5) listes comme l'Upc. Or l'Udp avait six listes retenues par Elecam et qui ont participé aux élections », s’indigne-t-il en implorant non seulement le chef de l'Etat Paul Biya à « bien vouloir prendre une bonne action vis-à-vis de sa plainte » mais également à diligenter à travers le ministre de la Justice garde des sceaux « une enquête judiciaire contre le ministre Atanga Nji Paul ». Pour El Hadj Lawan Bako, « l'Udp considère l'attitude du ministre Atanga Nji vis-à-vis de mon parti comme préméditée car le Minat n'est pas à son premier acte. Il a fait la même chose en 2018 en payant l'argent de campagne des sénatoriales de 2018 dans le compte bancaire de l'Udp sept mois après le scrutin soit le 14 novembre 2018. Ceci après une pétition du Chairman de l'Udp au président de la République son excellence Paul Biya ». D'où son coup de gueule afin que le reliquat de campagne d'une liste des législatives de 2020 lui soit restitué. Aussi dans son intervention au cours de la rencontre convié par Elecam le 11 août 2020, le Chairman de l'Udp par ailleurs porte-parole de la Majorité présidentielle, a dénoncé la présence des bureaux de vote dans les domiciles privés et chefferies traditionnelles. « L'Onel puis Elecam avaient interdit l'installation des bureaux de vote dans les chefferies ainsi que dans des domiciles privés. A ma grande surprise et à la stupéfaction générale, un bureau de vote était installé chez un privé Alhadji Baba Amadou Danpoullo, notamment dans son centre de santé et école à Dawara dans le département du Boyo ; les habitants d'ici étant ses employés et ses relations », dévoile Lawan Bako.