Humiliation: John Fru Ndi déshabille Nintcheu en mondovision (vidéo)

La situation est explosive au SDF

Fri, 30 Dec 2022 Source: www.camerounweb.com

Du haut de ses 81 ans, Ni John Fru Ndi n’a pas perdu son verbe. En conférence de presse dans son fief à Bamanda, le président du SDF a fait le tour des problèmes qui minent son parti. Il a également profité de l’occasion pour annoncer sa retraite politique après la prochaine Assemblée générale du parti. Ni John Fru Ndi espère toutefois garder le poste de conseiller du parti.

Interrogé sur les attaques du Jean Michel Nintcheu qui dénoncent les nouvelles orientations du parti, Ni John Fru Ndi a saisi l’occasion pour révélé à l’opinion comment certains membres du parti se sont retrouver au parlement.

« Il y a des gens qui me critiquent pourtant ils ne sont pas capables de gagner des élections dans leur localité. Certains sont sénateurs juste parce que le RDPC n'a pas pris part aux élections dans leurs circonscriptions et ce sont eux qui viennent me parler. Pour le cas de Nintcheu, le chien aboie, la caravane passe. Nous l'avons envoyé à l'Extrême-Nord pour réorganiser le parti, il a préféré aller se balader en Angleterre », a-t-il déclaré.

L'opposant historique laisse son parti dans un sale état. Le SDF est miné par de graves crises internes. Certains leaders de la formation politique sont accusés de collaboration avec le régime de Paul Biya. Des rumeurs évoquaient entre temps des valises d'argent qui auraient transité par le salon du leader du parti. Bien avant l’annonce de sa retraite politique, John Fru Ndi a été prié par le député Michel Nintcheu de quitter la tête du parti. Lors des élections législatives de 2020, le SDF n’a obtenu que 5 sièges côtoyant ainsi le PCRN du jeune Cabral Libii qui compte également 5 députés.



Le parcours de l’homme

Ni John Fru Ndi est un homme politique camerounais né à Baba II, près de Bamenda dans la province du Nord-Ouest du Cameroun. Il a fondé en 1990 le Front social-démocrate (SDF), principal parti d'opposition au Cameroun, et il dirige le parti depuis lors.

Le titre de Ni (marqueur de respect) lui a été donné à sa naissance. Il a fréquenté l'école à la Baforchu Basel Mission et à la Santa Native Authority (Cameroun) avant de se rendre au Ni-geria pour étudier (à Lagos City College) et travailler en 1957. En 1966, il est retourné au Ca-meroun et a commencé à vendre des légumes. Il tenait une librairie à Bamenda : le Centre du livre Ebibi.

Il a dirigé un club de football de 1979 à 1988 et la branche du Lions Club International à Ba-menda de 1987 à 1988. Il était candidat du Mouvement démocratique populaire camerounais (RDPC) au pouvoir dans la circonscription centrale de Mezan pendant le parti parlementaire de 1988 Fru Ndi a fondé le SDF, un parti d'opposition, en 1990.Il a été élu président national du SDF lors de sa 1ère convention nationale ordinaire, tenue à Bamenda en mai 1992. Lors de l'élec-tion présidentielle d'octobre 1992, il a fait une forte démonstration contre le président Paul Biya, perdant avec 36% des voix contre 40% de Biya selon les résultats officiels. Cette élec-tion a été condamnée comme frauduleuse par l'opposition. Fru Ndi et le candidat de l'opposi-tion à la troisième place, Maigari Bello Bouba ont demandé en vain l'annulation de l'élection par la Cour suprême.

Au milieu de la flambée de violence dans la province du Nord-Ouest qui a suivi les élections, Fru Ndi avait été arrêté fin octobre 1992. Après environ un mois, il a été libéré. Le 20 janvier 1993, Fru Ndi, avec son épouse Rose, ont assisté à l'investiture du président américain Bill Clinton. Lui et Rose ont été photographiés avec Clinton et l'épouse de Clinton, Hillary. La présence de Fru Ndi à l'événement a eu un impact symbolique au Cameroun, donnant l'impres-sion de reconnaissance de sa légitimité d'avoir remporté les élections de 1992.

Avec d'autres partis d'opposition, le SDF a choisi de boycotter l'élection présidentielle d'octobre 1997. Fru Ndi a été réélu président du SDF lors du cinquième congrès du parti en avril 1999, recevant 1 561 voix des délégués contre 40 pour son challenger, Chrétien Tabet-sing.

Fru Ndi était le candidat du SDF à l'élection présidentielle d'octobre 2004; selon les résultats officiels, il a pris la deuxième place avec 17,40% des voix contre 70,92% pour Biya. Il a obte-nu ses meilleurs résultats dans la province du Nord-Ouest (68,16%), suivi de la province de l'Ouest (45,04%), de la province du Littoral (32,71%) et de la province du sud-ouest (30,59%). Il a allégué une fraude lors des élections législatives de juillet 2007 et a demandé son annulation. Aux élections, le SDF a remporté le deuxième plus grand nombre de sièges, mais était loin derrière le RDPC (parti au pouvoir), qui a remporté une majorité écrasante de sièges. Après les élections, Fru Ndi a déclaré que Biya devrait le reconnaître comme le chef officiel de l'opposition.

Fru Ndi a déclaré le 14 novembre 2007 qu'il serait disposé à rencontrer Biya. Il a déclaré que Biya ne l'avait pas invité à le rencontrer et qu'il avait tenté de rencontrer Biya à plusieurs re-prises, contredisant la déclaration de Biya à la télévision française selon laquelle Fru Ndi n'avait pas répondu à son invitation.

Le 12 avril 2008, Fru Ndi a appelé à une journée nationale de deuil le 21 avril 2008 pour commémorer les personnes décédées lors des manifestations antigouvernementales de 2008 et de la «mort de la démocratie» au Cameroun.

Il a indiqué qu'il croyait que les changements apportés à la Constitution en 2008 étaient desti-nés à permettre au président Biya d'être le dictateur à vie du Cameroun et que les changements institutionnaliseraient la corruption, l'immunité et l'inertie. Le politicien s'est à nouveau présen-té sans succès en tant que candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2011, se classant loin derrière Biya. Quelques jours après l'élection, le 17 octobre 2011, Fru Ndi, aux côtés d'autres candidats à la présidentielle, a convoqué une réunion d'urgence pour exiger que Biya annule l'élection.

Lors des élections sénatoriales d'avril 2013, Fru Ndi s'est présenté comme candidat dans la province du Nord-Ouest, sa principale base de soutien. L'élection indirecte a marqué la créa-tion de la chambre haute du Parlement. Auparavant, seule l'Assemblée nationale existait. Fru Ndi n'a pas réussi à remporter un siège au Sénat. Il a allégué que le parti au pouvoir avait sou-doyé certains conseillers locaux des FDS.

Le 9 février 2020, le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi, décide de soutenir les candidats du RDPC au double scrutin dans la région du Nord. Et après quasiment un an passé aux Etats-Unis d’ Amérique, Ndi fera son retour dans son pays le samedi 31 octobre 2020 comptant organiser le dimanche 1er novembre à son domicile de Yaoundé une cérémonie en hommage aux cadres décédés de son parti, rapporte le journaliste Thierry Ngogang sur son twitter.

Source: www.camerounweb.com