Au Camerounais, les activistes proches du régime Biya accusent régulièrement la France et son président Emmanuel Macron de soutenir la Brigade Anti-Sardinards (BAS) et les Camerounais de la diaspora qui manifestent pour protester contre chaque déplacement du président camerounais en France. Pour l’écrivaine Calixthe Beyala, Macron n’a aucun lien avec les manifestants anti-Biya. La France selon elle étant un pays de droit, personne ne saurait interdire aux citoyens de manifester.
Elle donne l’exemple du président français qui est lui-même confronté à des manifestations depuis plusieurs mois.
« Il est assez cocasse de voir des africains accuser Macron de complicité lors des manifestations des noirs contre leur président. C'est oublié que la France est un pays démocratique où toutes les gammes d'opinions s'expriment librement. Macron lui-même a souvent été victime des manifestants qui l'accablent de tous les noms d'oiseaux, d'ailleurs il n'y a pas si longtemps, il s'était fait gifler par un jeune, souvenez-vous !
La France n'est pas une dictature ; c'est le pays de la liberté et des droits de l'homme et Macron n'a aucun pouvoir d'empêcher des groupes d'exprimer ce qu'ils ressentent, », écrit-elle.
Suisse
Selon le journal Tribune de Genève, une manifestation est d'ailleurs prévue ce samedi 1er juillet à Genève pour exiger la libération des nombreux détenus politiques qui croupissent dans les prisons du Cameroun.
« La diaspora camerounaise opposée au gouvernement pense savoir que le président africain est de retour dans son établissement favori de la Rive droite après un passage par Paris. Âgé de 91 ans, Paul Biya profiterait de son séjour genevois pour effectuer des contrôles médicaux. En réponse, l’opposition organise une manifestation samedi à la place des Nations pour exiger «la libération des prisonniers politiques»., écrit le journal.
Les déplacements en Europe du couple présidentiel sont très sécurisés. Malgré les dispositions prises souvent par les pays hôtes pour assurer un séjour paisible au président camerounais, ses voyages sont pour la plupart perturbés par des membres de la diaspora furieux.
L’Etat du Cameroun a déposé plusieurs plaintes contre les membres de la Brigade Anti-Sardinards (BAS), responsables des attaques contre le chef de l’Etat et les représentations diplomatiques en Europe. Certaines plaintes aboutissent et mettent ces activistes dans des situations difficiles dans leurs pays d’accueil.
C’est le cas de l’activiste Martin Tajo condamné par la justice allemande pour dégradation de l’ambassade du Cameroun à Berlin. Il fut contraint de lancer une cagnotte sur les réseaux sociaux afin de mobiliser les 6000 euros nécessaires pour lui éviter la prison.