Dans une note adressée à la direction générale de Radio France Internationale (RFI), Samuel Eto’o dénonce un article du média français qui relate les pratiques ésotériques en cours au sein de l’équipe nationale de football. Pour le président de la Fédération camerounaise de football, il s’agit purement d’une diffamation. Problème, la sorcellerie, le maraboutage et autres pratiques ésotériques sont documentés à la Fecafoot. Rober Atah, ancien directeur technique national adjoint de la Fédération camerounaise de football avait d’ailleurs fait des révélations édifiantes à propos. CamerounWeb vous propose un extrait des déclarations recueillies par Fanny Pigaud.
> Autre exemple : en 2010, les responsables du football camerounais (ministère des Sports et Fédération camerounaise de football- Fécafoot) ont intégré dans la délégation officielle du pays, partie à la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, douze marabouts : ils avaient pour mission d’augmenter les chances des « Lions indomptables » dans la compétition. Mais bien qu’ils aient promis de faire aller l’équipe nationale au moins jusqu’en demi-finale, celle-ci a été éliminée au premier tour. Les sorciers ont alors été priés par les responsables de la délégation de rentrer immédiatement au Cameroun alors qu’il restait encore un match à jouer pour les Lions. Pour expliquer les mauvais résultats de ces derniers au Mondial, le ministre des Sports, Michel Zoah, a évoqué « des problèmes de clans et de pratiques ésotériques ».
En prenant en août 2010 ses fonctions de directeur technique national adjoint à la Fécafoot, Robert Atah a constaté : « Les dirigeants ne comptent pas sur le travail d’un entraîneur et de leurs joueurs, ils comptent sur les gris-gris. (...) Quand j’arrive dans une équipe et que peut-être on arrive aux barrages, au lieu de s’occuper des joueurs, on dit qu’on va chercher un marabout qui va préparer l’équipe ».
Le prêtre exorciste Meinrad Pierre Hebga, régulièrement consulté pour désenvoûter des victimes d’actes de sorcellerie, expliquait le phénomène en 2005 : « Actuellement, il y a des nominations : vraiment, c’est la catastrophe. (...) Tous les jours, je reçois des gens que le président de la République a nommés à de hauts postes de responsabilités : colonels, ministres, commandants, commissaires de police... Les autres réagissent souvent par la jalousie. Au Cameroun, la sorcellerie se déploie quand il doit y avoir des élections ou quand on doit nommer des gens, même à l’université. C’est incroyable. L’université est pourtant le domaine par excellence de la science »10. À la question de savoir pourquoi les Camerounais se livraient à la sorcellerie, il avait répondu : « C’est la recherche de l’argent, la richesse.