Le roi du peuple Bamoun; peuple d'Afrique centrale établi à l'ouest du Cameroun, est décédé ce lundi 27 septembre en France, des suites de maladie.
Pour toute sa communauté et pour le Cameroun tout entier ce décès est une grosse perte en raison du parcours et de l'importance du «défunt roi».
C'est très précisément le 27 octobre 1937 qu'Ibrahim Mbombo Njoya a vu le jour à Foumban, chef-lieu du département du Noun dans la Région de l'Ouest au Cameroun.
Après avoir complété son cursus primaire dans sa ville natale, le futur roi fera son cycle secondaire en France, puis reviendra les parachever au Lycée Général Leclerc de Yaoundé.
Après son Baccalauréat, direction Dakar.
C'est en effet dans la capitale sénégalaise qu'Ibrahim Mbombo entamera des études supérieures, à l'Institut d'Etudes Administratives Africain de Dakar. Il y obtiendra un diplôme du deuxième degré.
De retour dans son pays le 19ème roi des Bamouns commence sa carrière dans l'administration publique en 1958 au poste d'Attaché au Cabinet du Haut-commissaire de la République française au Cameroun, ce jusqu'à l'indépendance du pays en 1960. De 1960 à 1962, il occupe tour à tour les fonctions de Chef de Cabinet du Secrétaire d'Etat à la Présidence de la République chargé de l'Information, Chef de Cabinet du Ministre des Forces Armées, et enfin Directeur de Cabinet du Ministre des Forces armées.
Ce n'est pas tout; il est ensuite nommé Commissaire Général à la Jeunesse, aux Sports et à l'Éducation populaire.
Trois ans plus tard, le 25 mai 1965 précisément, il fera son entrée au Gouvernement en qualité de Ministre adjoint de l'Education, de la Jeunesse et de la Culture. Sorti du gouvernement en 1970, il est nommé Ambassadeur du Cameroun en Guinée Equatoriale, puis Ambassadeur du Cameroun en Egypte jusqu'en 1981.
La longue série de nominations dont il a été le bénéficiaire se poursuit.
Le 4 décembre 1981, il est nommé Vice-ministre des Affaires étrangères par le Président Ahmadou Ahidjo.
34 jours plus tard, le 7 janvier 1982, il devient Ministre de la Jeunesse et des Sports. Commence alors une carrière ministérielle ininterrompue, qui le portera, sous la Présidence de Paul BIYA, aux fonctions de Ministre de l'Information et de la Culture du 21 novembre 1986 au 16 mai 1988, ministre de l'Administration Territoriale du 16 mai 1988 au 7 septembre 1990, de nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports dès le 7 septembre 1990 et enfin ministre Délégué à la Présidence chargé des Relations avec les Assemblées à partir du 9 avril 1992.
Fait Sultan Roi des Bamoun en 1992, le 19eme au trône, le règne d'Ibrahim Mbombo Njoya sur l'empire de Foumban s'est étendu jusqu'à sa mort.
En sa qualité de roi de cette communauté, une série de réalisations sont à son actif tel que la construction du Musée des rois Bamouns ou encore le rétablissement du Nguon, le festival culturel du peuple Bamoun interdit en 1924 par l'administration coloniale française.
C'est le 21 septembre qu' Ibrahim Mbombo Njoya, a été évacué en France après avoir contracté une forme sévère de Covid-19, selon plusieurs médias camerounais. Il a rendu l'âme à Paris.
Ibrahim Mbombo Njoya meurt à l'âge de 84 et laisse derrière lui une famille nombreuse.
Les réactions qui ont suivi après l'annonce de la mort du roi des Bamoun sont nombreuses.
"Le Cameroun perd une figure emblématique de son histoire récente", a écrit Moussa Njoya, biographe du défunt.
L'expert en science politique salue également la mémoire d'un « homme d'une grande pluralité».
Pour Moussa Njoya le disparu a œuvré au rayonnement de la culture camerounaise tout comme à la consolidation de la paix et de l'état républicain ; à ce propos juste après l'annonce de la mort du roi Ibrahim Mbombo Njoya, n'a pas manqué de témoigner de « l'appel à l'alternance» formulé par le disparu, ce malgré sa proximité de longue date avec l'actuel président du Cameroun Paul Biya.
En effet selon le disparu l'alternance politique est une piste de solution pour la résolution des crises que connaît le Cameroun.