Il était une fois Ahidjo: Kamto salue la mémoire et l'œuvre de l'ancien président

Kamto rend hommage à Ahidjo

Wed, 1 Dec 2021 Source: camerouweb.com

• Le premier président du Cameroun est mort le 30 décembre 1989

• Hier mardi était donc l'anniversaire du décès de feu Ahmadou Ahidjo

• Le président du MRC salue sa mémoire


Dans une publication ce mercredi 1 er décembre le prof Maurice Kamto a salué la mémoire du premier président de la République camerounaise décédé hors du pays qu'il a dirigé et contribué à développer.

"Hommage à la mémoire de M. A. AHIDJO, décédé le 30-11-1989 et dont la dépouille tarde à rentrer au bercail. 1er chef de l’Etat, il a laissé à son héritier en 1982 un pays apaisé, stable et prospère, dans lequel l’envol vers un développement global semblait assuré", écrit Maurice Kamto dans une publication ce mercredi, sur sa page Facebook.

L'opposant Kamto a toujours eu un respect à la mémoire de l'ancien président Ahidjo qu'il considère comme le vrai bâtisseur du Cameroun. Paul Biya, le successeur de Ahidjo est pour sa part considéré par le président du MRC comme un danger pour la cohésion nationale.

Dans une récente interview accordée au journal français "Libération", il y a quelques semaines, l'opposant accusait Paul Biya d'avoir mis le Cameroun en "déliquescence".

Dans l'interview qu'a pu lire la rédaction de CamerounWeb, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a répondu à plusieurs questions relatives à l'économie, au social, à la gouvernance et à la sécurité du Cameroun.

La sécurité

La question du Noso fait partie de l'élément phare de la réponse de Kamto par rapport à l'insécurité grandissante au pays. Pour le président du MRC, le régime a très mal géré les revendications qui se sont très vite transformées en luttes armées, face au langage de la force et des armes du gouvernement.

"La guerre contre les sécessionnistes anglophones [qui a démarré en 2016] a déjà fait entre 600 000 et 800 000 déplacés internes, souvent livrés à eux-mêmes. Ce qui a fait exploser la prostitution. 40 000 personnes se sont également réfugiées au Nigeria voisin. Or le conflit prend une nouvelle ampleur. Au cours des quinze derniers jours, quinze militaires ont été tués, un véhicule de l’armée a été défoncé par un obus. Les sécessionnistes ont donc désormais de nouvelles armes, plus puissantes...Au départ, les revendications étaient modestes: des avocats anglophones défilaient pour adapter le code des affaires en version anglaise, des profs voulaient préserver l’enseignement en anglais. Mais au lieu de discuter avec eux, le régime a préféré tirer sur des manifestants désarmés, précipitant les modérés dans les bras des sécessionnistes", a déclaré le prof Kamto.

La gouvernance

Sur ce point, le candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2018, qu'il affirme toujours avois gagné, souligne une corruption extrême érigée en règle au sein du gouvernement. Quelques exemples sont le "Covidegate", l'argent de la CAN, les détournements de fonds alloués aux travaux publics et la corruption endémique.

"Sur le front sanitaire par exemple, le pays ne s’est pas relevé du «Covidgate»: le FMI avait accordé un moratoire de trois ans sur le remboursement de la dette, afin que cet argent serve à lutter contre la pandémie. Mais l’argent s’est volatilisé, comme l’a confirmé la Cour des comptes. C’est la même situation pour les préparatifs de la Coupe africaine de football [CAN, ndlr], déjà reportée en 2019 car le pays n’était pas prêt. Or aujourd’hui le grand projet de stade à Yaoundé reste largement inachevé, alors que la CAN est prévue désormais pour début 2022. Depuis dix ans, seuls 40 km ont été construits pour la nouvelle autoroute entre Yaoundé et Douala [les deux principales villes du pays]. En pleine brousse ! C’est absurde. Des sommes folles sont officiellement affectées à des infrastructures qui ne voient jamais le jour. Tout le pays est en état de déliquescence", explique Kamto.

Sur le plan politique, l'ancien ministre déplore l'arrestation arbitraire et illégale des militants de son parti et plusieurs activistes et personnalités critiques envers le régime

Maurice Kamto évoque les conflits interethniques, les déplacés notamment dans le nord du pays.

Source: camerouweb.com