Prochainement, avant de parler du professeur Maurice Kamto sur les médias, Me Akere Muna tournera certainement plusieurs fois sa langue dans sa bouche avant de parler.
En déclarant en mondovision sur un plateau de télévision, que Kamto est avocat au barreau de Paris et que lui Akere Muna est un avocats au barreau du Cameroun, il s'est attiré la foudre des militants et inconditionnels de Maurice Kamto qui ne l'ont pas raté.
Dans une publication, Arlette Framboise Doumbé Ding s'en prend à l'avocat candidat à la présidentielle de 2025.
Voici la tribune de Doumbé Ding
"Je ne comprends pas certains opposants Camerounais.
Parfois ils nous donnent l'impression de ne pas savoir en réalité où ils vont.
Voilà Akere Muna , candidat à l'élection présidentielle dans un pays où règne une dictature féroce accrochée au pouvoir par le moyen des fraudes électorales, de la répression des libertés et du tribalisme. Pays pauvre et très endetté qui se distingue par la tragédie et la frénésie des détournements de fonds publics, de la corruption, des chantiers abandonnés, des délestages et de la pauvreté généralisée entre autres.
Mais invité à la télévision. au lieu de recentrer le débat sur des combats utiles, Maître Akere Muna , que je respecte en tant que avocat d'un certain rang , à cru devoir prendre un malin plaisir à juger les actions de son collègue de l'opposition, à s'attarder sur des jugements tout en niant le fait qu'il est dans le jugement, à s'attarder sur des futilités du genre<< je suis avocat au barreau du Cameroun. Lui il est avocat au barreau de Paris>> .....
Or en se posant comme candidat à la présidentielle, Me Akere Muna suggère qu'il veut le changement au Cameroun. C'est à dire qu'il veut la fin de la dictature, des détournements de fonds publics, du tribalisme d'Etat, de la gabegie, de l'inertie ou de la corruption endémique entre autres tares. Car c'est bien cela vouloir le changement au Cameroun aujourd'hui .
Sauf qu'à l'écouter lors de sa dernière sortie à la télévision, on a clairement l'impression que Me Akere Muna se trompe de combat. Car en quoi ses jugements portés sur un de ses collègues ou sur un autre parti d'opposition servent-ils la cause du changement ? On a presque envie de penser que Me Akere Muna vient de s'inscrire sur la liste des <
Je respecte beaucoup Me Akere Muna car pour moi il compte parmi les grands avocats que connait le Cameroun aujourd'hui. Mais de le voir tomber aussi bas, avec de faux jugements me fait de la peine. Pourquoi je parle de faux jugements?
Tenez par exemple ! Un leader de l'opposition a provoqué un procès contre Clément Atangana , le président de la cour constitutionnelle à qui il est reproché un certain nombre de choses. Réagissant à ce procès , Me Akere Muna a utilisé une parabole pour dire qu'il ne fallait pas engager cette procédure parceque lui il ne sait pas où ça va mener. Il a cité pour exemple le procès lancé contre le hold-up électoral et contre le Président de l'Assemblée nationale qui ont été torpillés. L'attitude de Me Akere Muna suggère que pour cette raison donc, il ne fallait pas engager le procès contre Clément Atangana car il( Akere Muna) ne sait pas où ça va mener. Cela fait penser que Me Akere Muna n'engage des procès que lorsqu'il sait où ça va mener.
Voilà la réaction de Akekere Muna . Une réaction pour le moins curieuse venant d'un avocat qui a souvent perdu des procès devant les tribunaux Camerounais et ailleurs. Pour lui , si on n'est pas certain de gagner un procès, il vaut mieux ne pas l'engager . C'est une posture qui appelle au moins deux questions :
1 - Pourquoi Me Akere Muna qui prétend qu'il ne faut engager un procès que lorsqu'on est sûr de gagner a-t-il donc perdu de nombreux procès devant les tribunaux Camerounais et ailleurs en Afrique ?
2- Avant de perdre ces procès il savait où ça allait mener norr ?
Maintenant vous comprenez pourquoi j'ai parlé de faux jugements s'agissant de la sortie de Akere Muna . Sinon répondez simplement aux deux questions ci-dessus.
Par ailleurs Me Akere ne sait pas où va mener sa candidature à la prochaine présidentielle. Mais il est quand même candidat.
Il sait très bien que le régime qui torpille certains procès devant les tribunaux Camerounais est le même qui torpille les résultats des élections. Mais cela n'a pas empêché Akéré Muna de se porter candidat à la prochaine présidentielle. Ici vous voyez à quel point l'homme est incohérent.
Sur la base de tout ce qui précède, j'aurais pu présenter Me Akéré Muna comme étant intellectuellement malhonnête. Mais je le respecte trop pour le faire.
Maintenant j'explique pourquoi on peut et on devrait engager certains procès même si on n'est pas certain de gagner. Et ce que je vais dire ci-dessous est une opinion personnelle. C'est à dire que tout ce qui est dit ci-dessous n'engage que moi et personne d'autre :
Akere Mouna ne sait pas où mènera le procès contre Clément Atangana parce qu'il est plus un avocat qu'un homme politique. Il ne semble pas comprendre les enjeux de la communication politique car un tel procès est un prétexte pour faire la communication politique. Et la communication politique bien maîtrisée est un puissant instrument de la lutte pour le changement en contexte de dictature. Le procès contre Clément Atangana vise entre autres à prouver que le Cameroun n'est pas un État de droit et à confondre ainsi le régime de Yaoundé qui prétend le contraire. C'est un acte politique de grande importance.
Être avocat au barreau du Cameroun ne suffit pas pour comprendre tous les rouages de la lutte politique. Il faut aussi être un homme politique suffisamment imprégné pour comprendre qu'on peut se servir d'un procès comme tactique de lutte pour le changement. Car à partir du moment où on démontre que la justice est défaillante au Cameroun, on donne ainsi au peuple des raisons supplémentaires de se mobiliser en faveur de la lutte pour le changement. On permet au peuple de prendre conscience de certains problèmes de son environnement et de comprendre pourquoi on se bat pour le changement.
Parce qu'il y en a qui ne savent vraiment pas pourquoi on se bat pour le changement. Politiquement ce procès est une stratégie de communication très intelligente et très puissante. On peut ne pas le gagner mais si l'opinion comprend que le procès a été torpillé parce que le Cameroun n'est pas un État de droit, alors on aura plus que gagné. Car beaucoup de Camerounais trouveront alors des raisons valables et supplémentaires de s'engager dans la lutte pour le changement.
Il faut comprendre que c'est le rôle des leaders politiques de donner au peuple des raisons de se mobiliser ou de se battre pour le changement. Vous n'êtes pas un homme politique si vous n'avez pas compris cela.
Si vous croyez que l'essentiel est d'aller chaque jour à la télévision pour débattre des futilités à longueur de semaine, c'est que vous vous trompez lourdement. La preuve, la grande majorité des opposants qui bavardent chaque jour à la télévision n'ont presque pas de militants. Allez vérifier.
Être avocat au barreau du Cameroun et avoir 30 ou 45 ans d'expérience comme praticien de droit ne fait pas forcément de vous un homme politique aguerri. Les hommes politiques aguerris connaissent et comprennent l'importance de la communication politique dans la lutte pour le changement en contexte de dictature. Le but de certains procès n'est pas forcément de gagner.
Parfois ceux-ci ne servent que de prétexte pour faire le procès du régime, pour passer un message fort , pour mobiliser, sensibiliser l'opinion , attirer la lumière des médias sur les mensonges d'État et sur des problèmes qu'on veut cacher....
Si après ces explications vous ne comprenez toujours pas où va mener le procès contre Clément Atangana, ce n'est pas grave. Buvez un peu d'eau glacée. Ça va aller".